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Serge Provencher nous livre des chroniques du temps qui passe et qui s'accroche les pieds dans des moments, des situations, des relations qui grincent. Aveud'incompréhensiondelapartdel'auteurquiappelleàun civisme plus galant au Québec qu'il nomme "Agonibec". C'est tout dire ou presque. À coeur ouvert, Provencher ose encore parler de "l'inparlable" tel qu'il a eu l'audace d'écrire sur les malades mentaux et sur les femmes battues. Plutôt que des problèmes d'ordre institutionnel et patriarcal, dans Langue sale. Réflexions en laine d'acier, ce sont surtout des travers de comportements et de culture personnelle qui ébranlent les valeurs de l'écrivain. C'est aussi à de grands questionnements individuels et sociétaux, à des prises de conscience qu'il nous convie par sa "prise de parole" car il n'est pas facile de s'expliquer à soi-même ainsi qu'à son lectorat ce qui le frustre, et ce, dans une langue vivante qui emprunte à l'ironie sa sagesse. Le mieux du pire, c'est que nous nous reconnaissions dans les propos, la fièvre mentale, les vertiges de l'âme d'un écrivain à la sensibilité toute singulière.
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