Bag om Les Grotesques
Il parle de lui, il se confesse avec une charmante naïveté, il fait des retours sur lui-même, il se complaît dans les souvenirs de sa jeunesse et de son bon temps; il disserte sur la mort, sur la vertu, sur tout; car le pauvre écolier a trouvé, sous Louis XI, la forme digressive du Don Juan de Byron. Comme le poëme du noble lord, le testament du voleur roturier est en octaves; l'entrelacement des rimes est presque pareil; c'est le même mélange de sensibilité et de raillerie, d'enthousiasme et de prosaïsme; à côté d'une page toute moite de pleurs vous trouvez un chapelet de coq-à l'âne et de rébus aussi détestables que les calembours du pair anglais. L'effet d'une peinture suave est détruit par une esquisse grotesque à la manière de Callot; une digression mène à une autre, les legs ironiques se succèdent sans interruption; à celui-ci une ballade, à celui-là un rondeau, à cet autre une savate ou un plat à barbe; tout ce que la fantaisie la plus flottante peut avoir de caprices, vous le trouverez dans les deux testaments de Villon; car il y en a deux, un petit et un grand.
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