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C'était le Notaire et Jean-le-bourreau qui portaient le corps inanimé de Rocambole. La Mort-des-braves et Marmouset suivaient et l'enfant disait, faisant allusion à Jean-le-bourreau : - Je crois bien que le pauvre vieux se trompe : il est bien mort. - Sans compter, disait la Mort-des-braves, qu'il a une jolie boutonnière au beau milieu de la poitrine et qu'il a dû perdre joliment du sang. La chose n'était pas rare de voir arriver des noyés au cabaret de la Camarde. Entre Sèvres et Saint-Cloud surtout, les flotteurs en trouvaient souvent dans les herbes. On les chargeait alors sur le train et on les conduisait au cabaret de l'Arlequin. Là on avertissait le commissaire, et toutes les formalités d'usage étaient remplies, en vue de la prime bien entendu. On déposa donc Rocambole au milieu du cabaret. - Mon pauvre vieux, reprenait le Notaire, je crois qu'il est mort. - Non, ce n'est pas possible, s'écriait Jean-le-bourreau, qui s'arrachait les cheveux. Le corps était crispé ; la face livide, toutes les apparences de la mort existaient. - Je vais vous dire ça, fit la Camarde. Les habitués de l'Arlequin avaient fait un cercle autour de ce corps qui était peut-être bien un cadavre.
La femme qui s'était glissée auprès de l'Irlandaise avait une de ces physionomies qui, pour nous servir d'une expression populaire, font froid dans le dos. Ce n'était pas une mendiante, pourtant. Elle avait une belle robe à ramage, un châle vert et rouge, un chapeau à rubans violets, des souliers cirés à l'œuf, avec des bas tricotés à l'aiguille, un sac de velours au poignet gauche, un parapluie vert à la main droite, et les doigts couverts de bagues ornées de pierres grossières et multicolores. Cet ensemble de mauvais goût anglais n'était que grotesque et prêtait à rire tant qu'on n'envisageait pas attentivement cette créature. Les yeux d'un bleu incolore avaient un froid rayonnement. Les lèvres minces qui recouvraient de longues dents jaunes à moitié déchaussées, avaient une expression de méchanceté doucereuse ; le visage empourpré et bouffi quelque chose de bestial qui rappelait la tête de certains animaux carnassiers. Elle s'approcha de l'Irlandaise, et celle-ci s'écarta sur le banc où elle était assise, moins pour lui faire place que pour se soustraire à son contact. - Ma chère, lui dit cette femme, se servant d'une appellation commune au peuple de Londres, aussi vrai que je m'appelle mistress Fanoche, que je suis presque de qualité et que j'ai quelque droit au titre de dame...
La lettre, dont Venture venait de briser le cachet après avoir longtemps hésité, était, on s'en souvient, écrite par Baccarat au duc de Sallandrera. La comtesse Artoff y mettait le duc au courant de la mystérieuse origine de M. de Château-Mailly, lui rappelait la démarche qu'elle avait faite l'année précédente, à l'effet d'obtenir pour ce dernier la main de Conception, et terminait en annonçant l'arrivée prochaine de ces deux pièces importantes, qui devaient être pour le duc une preuve incontestable de ses droits à devenir le gendre de M. de Sallandrera. Venture relut cette lettre deux fois de suite. - Ah çà ! se dit-il, nous ne sortirons donc jamais de cette lutte éternelle entre Baccarat et sir Williams ou son héritier Rocambole ? Et, en effet, les noms de M. de Château-Mailly et de la comtesse Artoff étaient pour Venture un indice incontestable que Rocambole se mêlait de nouveau à leur destinée d'une façon quelconque. - Qu'est-ce que tu lis donc là ? demanda la veuve Fipart. - Je lis une lettre de femme, répondit-il, une femme qui m'aime... - Ah ! murmura la chiffonnière, vous êtes donc toujours gâté par le beau sexe, monsieur Jonathas ? - Toujours.
Le chantier était désert. Au milieu des décombres de la maison démolie, au travers des pierres neuves récemment taillées pour la maison à reconstruire, flambait le feu de bivouac allumé par l'invalide, gardien du chantier et des matériaux. La nuit était sombre, les bruits de la grande ville s'éteignaient, et la dernière voiture de bal était rentrée. Car cela se passait, il y a quelques jours à peine, au milieu du Paris moderne, à deux pas du boulevard et de la colonne Vendôme, et sur l'emplacement de cette maison où Tahan étalait ses richesses artistiques et Basset ses écrins de perles fines et de diamants. Avait-on mis Paris à feu et à sang ? Quelque horde barbare venue du Nord avait-elle conquis la reine des cités et semé sur son passage la misère et la désolation ? Cette lueur rougeâtre, qui se projetait sur un amas de décombres, était-elle le feu de nuit des vainqueurs ? C'est l'image de la désolation et son chaos ! Un peu plus loin le calme enfiévré de Paris qui dort après une nuit de plaisir. La horde barbare qui avait fait un monceau de ruines de la rue de la Paix, n'était autre qu'une troupe et de maçons et de Limousins inoffensifs. Paris était conquis par le Limousin, et la rue Turbigo passait. Si le jour eût paru, on eût pu voir une longue brèche partant du boulevard des Capucines et se prolongeant jusqu'à la rue de Choiseul.
C'était en 1812.La Grande Armée effectuait sa retraite, laissant derrière elle Moscou et le Kremlin en flammes, et la moitié de ses bataillons dans les flots glacés de la Bérésina.Il neigeait...De toutes parts, à l'horizon, la terre était blanche et le ciel gris.Au milieu des plaines immenses et stériles se traînaient les débris de ces fières légions, naguère conduites par le nouveau César à la conquête du monde, que l'Europe coalisée n'avait pu vaincre, et dont triomphait à cette heure le seul ennemi capable de les faire reculer jamais : le froid du nord.Ici, c'était un groupe de cavaliers raidis sur leur selle et luttant avec l'énergie du désespoir contre les étreintes d'un sommeil mortel. Là, quelques fantassins entouraient un cheval mort qu'ils se hâtaient de dépecer, et dont une bande de corbeaux voraces leur disputaient les lambeaux.Plus loin, un homme se couchait avec l'obstination de la folie, et s'endormait avec la certitude de ne se point réveiller.De temps à autre, une détonation lointaine se faisait entendre ; c'était le canon des Russes. Alors les traînards se remettaient en route, dominés par le chaleureux instinct de la conservation.Trois hommes, trois cavaliers, s'étaient groupés à la lisière d'un petit bois, autour d'un amas de broussailles qu'ils avaient à grand-peine dépouillés de leur couche de neige durcie, et auxquelles ils avaient mis le feu.
Le jeune comte Artoff était sorti la veille de chez Baccarat en proie à une sorte d'émotion enthousiaste. Il était entré chez elle en don Juan armé de ses millions comme d'un talisman ; il en sortait dominé, impressionné par la tristesse majestueuse de cette femme supérieure, et qui lui paraissait si horriblement calomniée. Baccarat lui était apparue tout à coup comme un être mystérieux que la foule ne devinerait jamais. Était-ce une grande coupable repentie ? Était-ce quelque sombre vengeresse dont le bras s'armait dans l'ombre pour châtier et poursuivre à outrance des criminels et des meurtriers ? C'était ce que le comte ne pouvait deviner ; mais il s'arrêtait forcément à l'une de ces deux hypothèses, et comprenait vaguement que Baccarat avait une haute mission à remplir. Le comte rentra chez lui en proie à mille pensées diverses et confuses. Aimait-il déjà cette femme, chez laquelle il était entré en conquérant ? N'éprouvait-il pour elle qu'une subite et respectueuse amitié, susceptible du plus grand dévouement ? Il lui fut aussi impossible de trancher ces dernières questions que de résoudre les deux premières. Il dormit mal. Baccarat se mêla à tous ses rêves. Il se voyait tantôt errant avec elle dans un désert et se mettant à ses genoux, tantôt elle l'entraînait dans un tourbillon, empruntait les formes les plus singulières, lui tenant les langages les plus divers.
Dix heures sonnaient lorsque Rocambole et Roland entrèrent au club. Il y avait peu de monde encore, et à part une petite pièce où une douzaine de jeunes gens faisaient un mistigris et fumaient des cigarettes, les salons étaient à peu près déserts. Le triomphant M. Octave présidait cette réunion intime et gagnait fort lestement une centaine de louis, lorsque le marquis de Chamery et son compagnon arrivèrent. - Parbleu ! s'écria-t-il en les voyant, vous êtes gentils de venir me relever, messieurs ; j'ai eu, ces jours-ci, une déveine, un guignon dont rien ne vous saurait donner une idée. - Mais tu gagnes ce soir, dit un joueur qui perdait et avait la perte mauvaise. - C'est vrai ; mais j'ai perdu hier, et puisque voilà Roland, je profite d'une petite affaire que j'ai avec lui pour l'emmener dans une embrasure de croisée et faire très carrément charlemagne. - Ah ! ah ! Roland ? fit-on à la ronde. - Moi-même, messieurs, répondit M. Clayet, qui salua avec la modestie d'un homme parfaitement heureux. - Nous en avons appris de belles sur ton compte, messire don Juan, dit un joueur. - Sur moi ? dit Roland. - Mais oui... dit Octave... - Octave est un indiscret, murmura le fat, enchanté que son aventure avec la comtesse Artoff courût le monde.
Minuit venait de sonner à toutes les horloges du boulevard des Italiens. C'était en janvier 1853, un samedi, jour de bal à l'Opéra. Il faisait un froid sec, le ciel était pur, la lune brillait de tout son éclat. Le boulevard était peuplé comme en plein soleil, les équipages se croisaient au grand trot, les piétons encombraient les trottoirs, les dominos et les masques de toute espèce circulaient joyeusement à travers la foule. C'était l'heure où l'Opéra, couronné d'une guirlande de feu, ouvrait ses portes, l'heure où l'orchestre aux cent voix de Musard faisait entendre son premier coup d'archet. Assis devant le café Riche, au coin de la rue Le Peletier, deux jeunes gens causaient, chaudement enveloppés dans leur vitchoura doublé de martre zibeline, à deux pas de leur poney-chaise, dont le magnifique trotteur irlandais était maintenu à grand-peine par un groom haut de trois pieds et demi, vêtu d'un pardessus bleu de ciel à large collet de renard, et chaussé de petites bottes plissées à revers blancs. - Mon cher Gontran, disait l'un des jeunes gens, tu as une singulière fantaisie de vouloir m'entraîner au bal de l'Opéra, un véritable mauvais lieu où on ne va plus depuis quinze ans au moins, et où on ne rencontre que des femmes qui ne sont plus du monde, ou qui n'en ont jamais été. - Mon cher Arthur, répondit l'autre, as-tu lu beaucoup de romans ?
Le couteau tomba rapide, foudroyant, entraînant le rayon du soleil, qu'il reflétait. En ce moment tous les forçats baissèrent instinctivement la tête et plusieurs fermèrent les yeux. Seul Cent dix-sept n'abandonna point le terrible couperet du regard. Ce fut un drame qui se passa dans le dixième d'une seconde, un drame comme on n'en a jamais vu briller à la rampe, un drame que le geste serait encore trop long à raconter. Le couteau venait de tomber, et cependant la tête du patient adhérait encore à ses épaules. L'instrument de mort s'était arrêté, dans sa marche, à un demi-pied du cou du condamné. Comment ? Cent dix-sept eût pu le dire . Il y eut un long frémissement parmi les forçats et même parmi les gardes-chiourme. Toute autre foule qu'une foule composée de forçats aurait poussé une immense clameur. Le patient se prit à hurler, secoua ses épaules et chercha à s'arracher de la lunette. Mais le couteau ne tomba pas. Le bourreau s'empara de la corde, remonta le couperet, puis lâcha de nouveau le ressort. Le couperet retomba et s'arrêta au même point. Alors la foule fit entendre un long murmure, qui couvrit les cris du patient. Heureusement le commissaire s'élança vers l'échafaud : - Retirez cet homme ! dit-il, et qu'on le reconduise dans sa prison.
Boken handlar om en bondgård, Manor Farm, där djuren bestämmer sig för att göra uppror mot bonden. Revolutionen äger rum, och livet på gården utvecklas inledningsvis till det bättre då djuren får mer mat. De som styr farmen är grisarna Snöboll och Napoleon. Den goda tiden slutar när Snöboll blir bortjagad av hundar på befallning av Napoleon. Napoleon tar över gården och anklagar Snöboll för att ha stått på bondens sida. Gården utvecklas till en hemsk diktatur och alla de orättvisor som funnits under bondens regim kommer tillbaka. Boken är en allegori över utvecklingen i Sovjetunionen och figurerna kan jämföras med de styrande i Sovjet: Napoleon föreställer Stalin och Snöboll Trotskij som blev bortjagad från Sovjetunionen och sedan dödades. Undantaget är dock att det var Lenin och inte Stalin som tillsammans med Trotskij ansvarade för ryska revolutionen. Inga av djuren kommer ihåg hur det var innan de jagade iväg bonden men de utgår från att det är bättre nu när bonden är bortdriven. De inser långsamt att något är fel och att Napoleon förvandlas från gris till människa; från fyrbent utan kläder till tvåbent med kläder. Orwell skrev i inledningen till originalupplagan att boken i första hand handlar om Sovjetunionen men att förhållandena inte var mycket annorlunda i England.Samhället Oceanien som huvudpersonen lever i är en totalitär stat i ständiga krig och i svår fattigdom. Fyra myndigheter som kallas Minisann (sanningsministeriet), Minifred (fredsministeriet), Minilek (kärleksministeriet) och Miniflöd (överflödsministeriet) styr allting. Minisann har hand om propagandan och lögner. Minifred har hand om krigen som ständigt rasar. Minilek har hand om "lag och ordning" genom tortyr och tankepolisen. Miniflöd har hand om ekonomin, eller rättare sagt fattigdomen, som råder i Oceanien. Huvudpersonen, Winston Smith, jobbar på Minisann. Ministeriernas namn är exempel på nyspråk, ett språk särskilt framtaget för att minska individens förmåga att tänka fritt och kritiskt. Språket beskrivs ingående i ett appendix till romanen och där beskrivs att syftet med det är att medborgarna inte ska kunna tänka kritiskt eftersom det inte är möjligt i språket. Invånarna i Oceanien övervakas minutiöst och tvingas ständigt lyssna på propaganda, bland annat genom en apparat i varje hem kallad teleskärm. Denna teleskärm har uppenbara likheter med en TV med skillnaden att den även övervakar samtidigt, samt att den ständigt är påslagen.
«No creo que la sociedad que he descrito en 1984 necesariamente llegue a ser una realidad, pero sí creo que puede llegar a existir algo parecido», escribía Orwell después de publicar su novela. Corría el año 1948, y la realidad se ha encargado de convertir esa pieza -entonces de ciencia ficción- en un manifiesto de la realidad. En el año 1984 Londres es una ciudad lúgubre en la que la Policía del Pensamiento controla de forma asfixiante la vida de los ciudadanos. Winston Smith es un peón de este engranaje perverso y su cometido es reescribir la historia para adaptarla a lo que el Partido considera la versión oficial de los hechos. Hasta que decide replantearse la verdad del sistema que los gobierna y somete.Los animales de la Granja Solariega, alentados un día por el Viejo Mayor, un cerdo que antes de morir les explicó a todos sus ideas, llevan a cabo una revolución en la que consiguen expulsar al granjero Howard Jones y crear sus propias reglas (los Siete Mandamientos), que escriben en una pared: 1. Todo lo que camina sobre dos pies es un enemigo. 2. Todo lo que camina sobre cuatro patas, nade, o tenga alas, es amigo. 3. Ningún animal usará ropa. 4. Ningún animal dormirá en una cama. 5. Ningún animal beberá alcohol. 6. Ningún animal matará a otro animal. 7. Todos los animales son iguales. Al principio, la granja, (que pasa a llamarse Granja Animal) es más próspera incluso que cuando el señor Jones la administraba. Los cerdos se erigen como líderes por su inteligencia. Dos de ellos, Snowball y Napoleón, los máximos dirigentes, empiezan a tener discrepancias que acaban cuando Napoleón lanza a los perros contra Snowball y este huye de la granja. A partir de ese momento Napoleón se erige como único líder. Los cerdos se constituyen como una élite dentro de la granja, y los demás animales se mantienen bajo la dictadura de Napoleón, amenazados por los perros de este.
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