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  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " Comme il y a un matérialisme économique et historique, au sens de Marx, de même il y a ce qu'on pourrait appeler un matérialisme éthique, pour lequel la matière extérieure de la morale est tout, sous la forme des faits sociaux donnés: moeurs, croyances, coutumes, institutions, lois, sanctions légales, etc. Ce système n'est autre chose, dans le fond, que la suppression même de la science morale au profit de la sociologie théorique et appliquée. Une telle suppression est-elle possible ? La morale doit-elle céder progressivement la place à la physique sociale des moeurs ? C'est ce que soutiennent, dans de récents travaux, MM. Durkheim, Lévy-Bruhl et Albert Bayet en France; c'est aussi ce qu'a soutenu M. Simmel, après Nietzsche, en Allemagne..."

  • - Essais De Philosophie Platonicienne. 2. Éd., Rev. Et Augm. 1889
    af Alfred Fouillee
    265,95 kr.

    This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " Les grandes passions, a dit Carnot, font les grandes nations. Oui; et aussi les grandes idées, sans lesquelles il n'y a point de grandes passions. Tous les peuples, il est vrai, ne sont pas également accessibles à l'action des idées, pas plus que tous les cerveaux individuels ne renferment la même intelligence; mais plus un peuple est intelligent et s'intellectualise par la civilisation même, plus est inévitable sur lui l'empire des forces intellectuelles. Pendant longtemps, la conception de l'équilibre européen a dominé la conduite des gouvernements et des peuples; puis on s'est préoccupé des frontières naturelles, toujours insuffisantes et toujours violées; depuis un certain nombre d'années, la pensée des nationalités a tout dirigé. Croit-on que ces dominations successives d'idées ne soient pas une preuve de la force qui appartient de plus en plus aux conceptions générales dans l'évolution des peuples ? La nation française est ouverte, plus que toute autre, au rayonnement des idées; c'est parce qu'elle en a conscience qu'elle a toujours été portée à exagérer plutôt qu'à diminuer leur influence sur le cours de l'histoire. De nos jours, sous l'apparent obscurcissement des consciences, n'y a-t-il point encore une grande idée qui, depuis longtemps à l'oeuvre et se cherchant elle-même, se fait jour peu à peu comme l'expression la plus légitime des tendances généreuses de l'humanité, - celle de justice sociale ?..."

  • - et le sentiment social en Angleterre
    af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " Le mot d'individualisme est pris dans des acceptions très diverses, parfois opposées, et il importe de s'entendre sur la valeur de ce terme. L'individualisme dont nous voulons parler ici pourrait se définir, au point de vue de la psychologie, le penchant à développer en soi, avec le plus d'intensité possible, et à faire dominer au dehors, avec le plus d'extension possible, sa propre individualité. Or, ce qui constitue surtout l'individu, c'est une énergie de volonté et d'activité débordante, qui se pose devant autrui avec une indépendance fière, avec un esprit de lutte et de combativité, refusant toujours de céder et prétendant toujours vaincre. Cette forte personnalité entraîne nécessairement une conscience non moins forte de son moi et un sentiment parallèle de complaisance en ce moi. Elle entraîne aussi un sentiment profond de la responsabilité personnelle, l'habitude de compter sur soi et de ne répondre qu'à soi-même de ses actes. Sous certains rapports, tel néo-Latin indiscipliné et frondeur peut sembler plus individualiste que l'Anglo-Saxon; mais une volonté vraiment énergique n'exclut pas l'obéissance à la règle, qui, tout au contraire, exige la maîtrise de soi; et d'autre part, indiscipline, mobilité, facilité à l'oubli de la règle, difficulté de fournir une obéissance soutenue et patiente, habitude de compter sur autrui, de songer toujours à autrui, de se décharger au besoin sur autrui de sa responsabilité propre, tout cela ne constitue pas un individualisme positif, fondé sur la force et l'énergie personnelle; c'est plutôt cet individualisme négatif, par manque de volonté et d'empire sur soi-même, comme aussi par manque d'union avec autrui, dont on a fait plus d'une fois une si vive critique. Jusqu'à quel point l'individualisme positif est-il une des qualités fondamentales de l'esprit anglais ? ..."

  • af Alfred Fouillee
    137,95 kr.

    " La plupart des historiens et des philosophes, ceux de l'Angleterre et de l'Allemagne comme ceux de la France, ont constaté au premier rang, dans le pays de la révolution et du suffrage universel, l'ambition de renouveler l'ordre civil et politique en le fondant sur la pure justice; tous ont accordé à la France une sorte de vocation historique pour l'établissement d'un règne du droit. Un des plus grands ennemis des droits de l'homme, un des écrivains les plus hostiles à nos gloires et à nos idées révolutionnaires, Joseph de Maistre reconnaissait cependant que la France exerce sur les nations une puissance d'un genre particulier qui, ayant surtout pour objet les problèmes de droit, les questions politiques ou sociales, peut s'appeler une réelle magistrature. Un historien bien connu de l'Allemagne, un de ceux qui récemment n'ont pas épargné les injures à notre pays, avait représenté jadis la France comme ayant reçu la mission de réviser, d'époque en époque, les grandes lois de la vie européenne et les institutions de droit civil ou politique qu'elle avait d'abord elle-même contribué à faire prévaloir autour d'elle. Cette mission traditionnelle qu'on accorde à la France, si elle pouvait s'accomplir jusqu'au bout, ne ferait d'elle rien moins que la législatrice des nations modernes, sans cesse en quête d'une meilleure expression de la justice. Toujours est-il que ce rôle d'initiation au droit a fait jusqu'à présent l'originalité de notre histoire..."

  • af Alfred Fouillee
    112,95 - 177,95 kr.

    "Les Transformations futures de l'idée morale" par Alfred Fouillée. Alfred Fouillée était un philosophe français (1838-1912).

  • af Alfred Fouillee
    177,95 kr.

    "Existence et développement de la volonté" par Alfred Fouillée. Alfred Fouillée était un philosophe français (1838-1912).

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " On sait qu'Auguste Comte, à l'exemple des anciens, regardait la politique comme une véritable science. Le gouvernement est une application des lois générales de la sociologie à telle nation donnée, dans telles circonstances historiques. Un des principaux hommes d'État de la troisième République, Gambetta, ne faisait que se souvenir des vues d'Auguste Comte lorsqu'il caractérisait ainsi la politique de l'avenir: Il viendra un jour où, ramenée à son véritable rôle, ayant cessé d'être la ressource des habiles et des intrigants, renonçant aux manoeuvres déloyales et perfides, à l'esprit de corruption, à toute cette stratégie de dissimulation et de subterfuges, la politique deviendra ce qu'elle doit être, une science morale, expression de tous les rapports des intérêts, des faits et des moeurs, où elle s'imposera aussi bien aux consciences qu'aux esprits et dictera les règles du droit aux sociétés humaines. Certes, la science n'est pas tout dans la politique, puisque celle-ci implique l'art. Il n'en est pas moins vrai que l'art doit être soumis à des règles. La science morale doit déterminer le but à poursuivre, qui est la justice; la science sociale doit trouver les moyens et faire pour les peuples ce que l'astronomie et l'hydrographie font pour les navigateurs; ceux-ci, grâce aux astronomes, ne prévoient-ils pas souvent les tempêtes et n'évitent-ils pas parfois les naufrages ?..."

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    Les écrivains à qui l'on a donné le nom de moralistes et qui ont peint des caractères n'ont guère fait porter leurs observations, si fines et parfois si profondes, que sur l'homme en société. On a remarqué avec raison le fond social de la littérature, principalement en France: elle roule presque tout entière sur les rapports des hommes au sein du groupe dont ils font partie. La plupart des charmants tableaux de La Bruyère, par exemple, sont-ils autre chose que des portraits sociaux, tracés de main de maître, et peut-on dire qu'ils expriment de véritables caractères ? - Giton a le teint frais, l'oeil fixe et assuré, il parle avec confiance... il est riche. - Phédon a les yeux creux... il semble craindre de fouler la terre, il marche les yeux baissés, etc.; il est pauvre. C'est donc la hardiesse et la timidité résultant de la condition sociale que le grand peintre nous représente. J'entends Théodecte de l'antichambre; il grossit sa voix. Arrias a tout lu, a tout vu, il veut le persuader ainsi... Troïle est utile à ceux qui ont trop de bien, il leur ôte l'embarras du superflu, il sauve la peine d'amasser de l'argent, etc. Nous sommes à la ville, à la cour, parmi les importants, les impudents, les flatteurs, les parasites, les bavards, les hypocrites, les beaux esprits ou les sots; ce sont moins de vrais caractères que des masques: c'est le paraître plus que l'être. Surtout, où est l'être organique ? Descartes presque seul, avec son disciple Malebranche, y chercha l'origine profonde des passions et des moeurs...

  • - Esthétique, Morale Et Religion Platoniciennes. 3. Éd., Rev. Et Augm. 1906
    af Alfred Fouillee
    345,95 kr.

    This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    Ce n'est point un vain orgueil national, c'est une légitime ambition qui fait que chaque peuple, par ses savants et ses philosophes, prétend avoir contribué pour la meilleure part au mouvement d'idées qui emporte le monde. - Votre nation, disait Hegel à Victor Cousin, a fait assez pour la philosophie en lui donnant Descartes. - Et il écrivait dans son histoire de la philosophie; - Descartes est le vrai fondateur de la philosophie moderne, en tant qu'elle prend la pensée pour principe. L'action de cet homme sur son siècle et sur les temps nouveaux ne sera jamais exagérée. C'est un héros; il a repris les choses par les commencements. - Faut-il encore citer le témoignage des étrangers, moins suspect peut-être que celui des compatriotes de Descartes ? Selon un des premiers savants de l'Angleterre, Huxley, il y a deux sortes de grands hommes: les uns sont des miroirs vivants de leur époque, et, comme on l'a dit de Voltaire, expriment mieux que personne les pensées de tout le monde; d'autres, bien plus grands, expriment les pensées qui, deux ou trois siècles plus tard, seront les pensées de tous: C'est un de ceux-ci que fut Descartes. Considérez n'importe laquelle parmi les plus capitales productions des temps modernes, soit dans la science, soit dans la philosophie, vous trouverez que le fond de l'idée, sinon la forme même, fut présent à l'esprit du philosophe. ...

  • af Alfred Fouillee
    303,95 kr.

    This is an EXACT reproduction of a book published before 1923. This IS NOT an OCR'd book with strange characters, introduced typographical errors, and jumbled words. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " ... Et d'abord, où est-elle, cette race latine dont on parle sans cesse et dont on prétend a priori déduire le sort futur, selon la méthode géométrique chère à Taine ? Le vrai peuple latin, ce fut sans doute l'antique peuple romain, et s'il y a chez les Latins comme tels une infériorité de race, c'est chez les Romains qu'elle aurait dû éclater. Comment donc se fait-il qu'ils aient conquis, organisé, réformé le monde ? Pour Nietzsche, le Germain est la noble bête de proie blonde, qui abat ses griffes sur les peuples plus paisibles, plus serviles. Et pourtant c'est un Latin qui, résumant l'histoire d'une autre race de proie, a prononcé le debellare superbos, en y ajoutant un correctif que Nietzsche n'eût pas admis: parcere subjectis. La France, qui sert de thème aux déclamations contre les peuples néo-latins, n'a de latin que sa langue et une partie de ses traditions. A moitié celtique, elle est germanique pour un quart, et, pour l'autre, méditerranéenne, ou, si l'on y tient, latine. En d'autres termes, elle présente une proportion supérieure de crânes courts aux cheveux noirs, mêlés à des crânes allongés de race blonde Scandinave et à des crânes également allongés de race brune méditerranéenne..."

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " Large est le cerveau, étroit est le monde, dit Schiller dans Wallenstein; les pensées n'ont pas de peine à subsister les unes à côté des autres, mais les choses s'entre-choquent durement dans l'espace; partout où une chose prend sa place, une autre chose doit céder. Pour ne pas être chassé, il faut chasser soi-même; la lutte règne, et c'est la force qui triomphe. Le monde de l'espace et du mouvement, le monde de la pratique, est en effet celui des collisions de toute sorte entre les volontés. Notre liberté est liée à un corps qui ne peut exister sans une place qu'il occupe au sein de l'étendue, sans le pouvoir de changer de lieu, sans le travail, sans la transformation des objets extérieurs pour son usage, sans de perpétuels emprunts à la nature. Alors se développe pour la liberté une série de servitudes, c'est-à-dire de fatalités: à une première une seconde vient se joindre, et on peut dire que la chaîne est sans fin. Les conflits éclatent entre une liberté physique et une autre: un homme veut une chose, un autre la veut aussi; leurs mouvements et leurs actions extérieurs se font obstacle, quoique la volonté intérieure du premier n'empêche pas la volonté intérieure du second. Cet accord des volontés à vouloir un objet qui ne peut appartenir qu'à une seule est le principe même de la discorde: Quelle merveilleuse harmonie, disait ironiquement Sforza, entre mon cousin Charles VIII et moi ! nous voulons tous les deux la même chose, - Milan. ..."

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " Quand Descartes disait qu'il faut savoir se rendre justice à soi-même, pour les qualités comme pour les défauts, sa parole s'appliquait encore mieux aux nations qu'aux individus. Le fatalisme psychologique et historique sous toutes ses formes, principalement sous les plus décourageantes, voilà ce qui se répand de nos jours et ce qu'il importe de combattre. Est-il vrai que nous soyons condamnés, de par notre caractère national, à telle ou telle forme inférieure d'esprit, qui nous menace d'une déchéance plus ou moins prochaine; ou, malgré des défauts et des vices qu'il ne faut pas se dissimuler, qu'il importe même de mettre en lumière, demeurons-nous, jusque dans notre fin de siècle, assez bien doués par la nature et par la longue hérédité des âges pour avoir la possibilité, par conséquent le devoir, de nous maintenir haut ? La France, semble-t-il, est de ces nations qui doivent se souvenir que noblesse oblige. ..."

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " Nous avons un caractère inné et un caractère acquis. Le premier, qui tient à notre tempérament et à notre constitution, n'est guère que notre organisme vu par le dedans. Pourquoi tel homme est-il naturellement actif, l'autre indolent ? l'un irritable, l'autre inerte ? Pourquoi la pensée du pouvoir, qui enivre un Cromwell, laisse-t-elle froid un Newton ? La dernière raison de nos sentiments naturels est la conformation générale de notre corps, jointe à la constitution particulière de ses divers organes, surtout du cerveau. Mens agitat molem, a dit le poète; on lui a répondu qu'il est encore plus vrai de dire: Mens agitatur mole..."

  • af Alfred Fouillee
    232,95 kr.

    This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.

  • - Exposition, Histoire Et Critique De La Théorie Des Idées, Volume 2
    af Alfred Fouillee
    391,95 kr.

    This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " Selon la théorie adoptée par beaucoup de physiologistes et de psychologues, la conscience ne compterait pour rien comme facteur dans l'évolution. La composition d'Hamlet, par exemple, était un résultat déterminé par des phénomènes de pure mécanique, où l'unique rôle était joué par certains changements moléculaires dans le cerveau de Shakspeare. Quand le poète prêtait à son héros l'interrogation tragique: être ou bien ne pas être ? les idées de l'être et du néant, les sentiments d'amour pour la vie et d'horreur pour la mort, les aspirations à une existence éternelle, tout cela était, nous dit-on, de simples accompagnements à l'agitation des molécules cérébrales; - ces idées et ces sentiments n'ont pas plus coopéré au monologue d'Hamlet que le rayon de l'étoile reflété par la surface de la mer ne détermine la marche de l'étoile. L'histoire de Shakspeare, l'histoire de l'humanité et du monde aurait été la même sous tous les autres rapports, si l'idée, le sentiment et le désir n'avaient jamais nulle part existé le soleil et les étoiles auraient accompli leurs mêmes révolutions, et, comme l'astronomie céleste, l'astronomie cérébrale aurait présenté les mêmes phases, aux mêmes lieux, aux mêmes points de la durée..."

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " Pendant que les philosophes dissertent, a dit Schiller, la faim et l'amour mènent le monde. Qu'est-ce que la faim et l'amour, sinon les deux principes essentiels de ce que le moraliste appelle l'égoïsme et l'altruisme ? Les plus récentes découvertes de la science ont apporté de nouvelles lumières sur la nature, le rôle, la relation réciproque de ces deux moteurs universels. La question est capitale non seulement pour la biologie, mais aussi pour la sociologie et la morale. En Allemagne, toute la lignée de philosophes qui devait aboutir à Nietzsche, en Angleterre, tous les disciples plus ou moins fidèles de Darwin ont prétendu que la faim insatiable, avec l'insatiable besoin de tout s'assimiler et de tout dominer, était la caractéristique même de ce qu'on appelle vivre. Les philosophes français, au contraire, avec MM. Espinas, Guyau, M. Tarde, M. Durckeim, - nous-même et d'autres encore, - n'ont cessé de protester contre la théorie qui ramène la vie entière à l'égoïsme et à la lutte. Si la morale de la force était la seule naturelle et la seule vraie, c'est avant tout aux animaux qu'elle devrait s'appliquer. Leur éthique devrait être purement et simplement la concurrence universelle pour la vie, avec le droit du plus fort. Il importe donc d'examiner si l'étude de l'animal confirme cette hypothèse ou si, au contraire, on voit déjà apparaître, dans le monde inférieur à l'homme, une première aube de la moralité humaine. C'est le sens même de l'existence, et dans l'ordre individuel et dans l'ordre social, qui est ici en cause: il s'agit de savoir si la vraie loi de nature, avec laquelle les lois sociales et morales ne sauraient être en antinomie absolue et irrémédiable, est la lutte pour la vie ou l'accord dans la vie, - accord qui, chez les êtres raisonnables, peut avoir pour objet quelque chose de supérieur à la vie même..."

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    "... Entre l'intelligence et le mécanisme brut il y a un intermédiaire dont le rôle, selon nous, n'a pas été mis dans tout son jour: l'appétit. L'appétit, - comme la faim, la soif, le besoin de mouvement ou de repos, - est une impulsion accompagnée de peine ou de plaisir vague; c'est bien, par conséquent, un état de conscience, sinon un acte d'intelligence. Or l'appétit se retrouve au fond de tout instinct, sous forme d'un besoin demandant à se satisfaire. Quand le jeune écureuil, qui ne connaît point encore l'hiver, fait cependant d'avance sa provision de noisettes, il ne se représente point le résultat de son acte, il n'a ni l'idée de l'hiver, ni celle du froid, ni celle de la disette, il agit sans une intention préconçue; mais il agit cependant en vertu d'une sorte de besoin, avec un certain plaisir à faire ce qu'il fuit. Si donc il n'a pas conscience du but de ses actes, il a quelque conscience de ses actes eux-mêmes à mesure qu'il les accomplit. De même, quand l'enfant mange, il ne se représente ni la digestion ni l'assimilation, mais il a pourtant conscience du malaise de la faim et du plaisir qu'il éprouve à manger..."

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " Les théories biologiques de notre siècle ont été interprétées à plein contresens et sont devenues, si l'on peut dire, la plaie de la morale, y compris la morale politique et internationale. Jamais, avec un tel cynisme, ne s'était étalé le vice des généralisations précipitées. Les conséquences pratiques qu'on a prétendu tirer du darwinisme ne sont que trop connues. N'a-t-on pas vu les darwinistes soutenir ce qu'on a nommé le droit au meurtre, la philosophie de l'assassinat scientifique, la théorie de l'égoïsme brutal et féroce, réveillant, dit Alphonse Daudet, ce qui reste à quatre pattes dans le quadrupède redressé, servant de prétexte et d'excuse à toutes sortes d'infamies ? N'a-t-on pas étendu aux races et aux peuples la morale du fer et du sang, de la force accoucheuse des sociétés ? La guerre est sainte et d'institution divine, disait M. de Moltke; elle entretient, chez les hommes, tous les nobles sentiments: honneur, vertu, courage; elle empêche le monde de tomber dans la pourriture. Telle est, selon la Bible darwiniste, la loi tragique des sociétés, comme de la nature. Nietzsche n'a fait que développer en une poésie étincelante les lieux communs du darwinisme, interprété à la manière allemande. La patrie de Darwin lui-même ne pouvait rester en arrière. Depuis que l'impérialisme anglais cache le vieux droit du plus fort sous le nom plus moderne de droit à l'expansion, les revues anglaises, et même américaines, sont remplies d'études consacrées à la justification des guerres de conquête par les principes de Darwin. Le président Roosevelt se fait lui-même parfois le porte-voix de doctrines analogues. Ce sera l'honneur de la philosophie française, au XIXe siècle, de n'avoir point cédé à ce courant prétendu scientifique, qui nous ramènerait à la barbarie: la France n'a cessé de maintenir, contre l'Allemagne et l'Angleterre, la primauté du droit sur la force, de la fraternité sur la haine, de l'association sur la compétition brutale. Un examen attentif et impartial des opinions en présence, nous montrera par quelle sophistique on dénature certaines vérités de la science, pour les tourner contre la morale sociale..."

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " Après avoir traversé une période où, selon le mot d'Auguste Comte, l'intelligence était en insurrection contre le coeur, nous entrons dans une autre où le coeur est en insurrection contre l'intelligence. Ce que nous aimons et voulons n'est pas ce que, sur l'autorité de la science, nous jugions être la réalité. Nous concevons mieux, nous désirons mieux, alors même que nous ne pourrions encore formuler avec précision l'objet de notre pensée et de notre désir. Le résultat apparent d'un tel état des esprits, c'est l'anarchie intellectuelle et morale. Pourtant, cette apparence n'est-elle point superficielle et trompeuse ? Si l'on regarde au fond des choses, ne découvre-t-on pas, comme résultante de tant de mouvements en apparence désordonnés, une direction précise et, en somme, un progrès ? Quelle est cette direction ? Ne pré-pare-t-elle point une réconciliation de la science mieux interprétée avec la morale mieux comprise, et n'est-ce pas par l'intermédiaire de la philosophie que cette réconciliation doit se produire ? Notre intention est de montrer ici les origines du mouvement idéaliste, les résultats qui nous semblent désormais acquis, enfin l'orientation des esprits vers ces buts élevés qu'on ne fait encore qu'entrevoir, vers ces sommets lumineux qui semblent émerger d'une mer de nuages..."

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " Les âmes n'ont point de sexe, a-t-on dit. Ce serait vrai, peut-être, si nous étions de purs esprits. Encore les théologiens ont-ils disserté pour savoir si les anges n'étaient point de sexes différents. Quant à nous, qui vivons sur terre, notre caractère reçoit nécessairement son empreinte de notre organisme, qui lui-même reçoit du sexe sa première direction. Dans les problèmes psychologiques, moraux et sociaux que soulève le rapport des sexes, on a presque toujours négligé les considérations biologiques, qui seules, cependant, nous semblent éclairer tout le reste. Novateurs et conservateurs ont raisonné, - ou déraisonné, - comme si le fait même du sexe n'existait pas. Ils se sont trop contentés, en général, d'une sorte de sentimentalisme, soit pour, soit contre la femme. Aux yeux des uns, la femme semble être encore, comme pour les théologiens et pères de l'église, une créature inférieure, cause du péché originel, plus amère que la mort, porte de l'enfer, chemin de l'iniquité, sentinelle de Lucifer, dard du scorpion, tænia du coeur humain, vase d'impureté; ce sont des litanies à rebours. Dans leur dédain du sexe faible, ils auraient volontiers, comme les tribus indiennes, un oui pour les hommes et un oui différent pour les femmes. Selon d'autres, au contraire, la femme est une créature supérieure, à qui s'appliquent les vraies litanies de la Vierge-mère: siège de sapience, miroir de la justice, vase d'élection, porte du ciel, etc. Ceux mêmes qui, comme Michelet et Proudhon, se sont préoccupés du point de vue physiologique ont été si incomplets, ils ont mêlé à la science encore insuffisante de leur époque tant d'imaginations poétiques ou romanesques, que la vraie et naturelle relation des sexes n'en est guère éclairée..."

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " ... La psychologie peut-elle ainsi confondre la constitution physique.et mentale d'une race humaine avec le caractère acquis et progressif d'une nation ? - Problème qu'il importe d'examiner, en un temps où la civilisation semble prendre pour idéal une nouvelle barbarie. Recherchons donc quelles sont les bases anthropologiques des caractères nationaux et la part légitime qu'il faut faire aux races: nous reconnaîtrons peut-être une fois de plus que l'histoire humaine ne saurait se ramener à l'histoire naturelle..."

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " La confrontation des doctrines philosophiques aujourd'hui régnantes avec celles de nos plus grands devanciers, outre l'intérêt qu'elle présente en elle-même, permet de déterminer, par des points pris dans le temps à des distances différentes, la ligne que suit l'évolution de l'esprit humain. Rapproché du passé, le présent laisse entrevoir l'avenir. Ce que devra la science future à Descartes, nous l'avons indiqué par une rapide esquisse de ses découvertes et de sa conception du monde; ce que lui devra la philosophie, nous pouvons aussi nous en faire une idée en comparant l'orientation de sa doctrine avec celle des doctrines contemporaines. Si, d'une part, le mécanisme cartésien triomphe de plus en plus dans la science, l'idéalisme cartésien ne nous présente-t-il point aussi un autre aspect de l'univers que le premier n'exclut pas et que, de plus en plus, la philosophie devra mettre en lumière ?..."

  • - Histoire Du Platonisme Et De Ses Rapports Avec Le Christianisme. 2. Éd., Rev. Et Augm. 1889
    af Alfred Fouillee
    294,95 kr.

    This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    " Celui qui espérait être le plus irréligieux des hommes, celui qui allait disant: J'ai tué Dieu, n'a-t-il point été lui-même le grand prêtre d'une religion et l'adorateur d'une divinité nouvelle ? Sa philosophie est poésie et mythologie; par là elle ressemble à tous les mythes que l'humanité a vus naître. Sa philosophie est foi sans preuves, chaîne sans fin d'aphorismes, d'oracles, de prophéties, et par là encore elle est une religion. L'antéchrist du siècle expirant s'est cru un nouveau Christ, supérieur à l'autre, et c'est en exprimant cette foi en lui-même qu'il s'est englouti dans la grande ombre intellectuelle. Après avoir recherché les causes du succès de Nietzsche, nous nous demanderons quelle est la valeur des principaux dogmes de sa religion: adoration de la puissance, attente de la venue du surhomme, retour éternel des mêmes destinées, culte apollinien et dionysien de la Nature..."

  • af Alfred Fouillee
    112,95 kr.

    Il s'est formé chez nous une ligue pour la renaissance physique, et tout le monde sent qu'on n'a pas moins besoin de s'unir en vue d'une renaissance intellectuelle et morale. Les questions d'enseignement sont à l'ordre du jour, rarement on a vu tant de livres consacrés aux problèmes pédagogiques. Nous voudrions indiquer ici les solutions qui nous paraissent se dégager des travaux les plus récents. La plupart des controverses relatives à cette question vitale de l'éducation nous semblent venir de ce qu'on ne s'élève pas à un point de vue assez général, c'est-à-dire national, international et même ethnique. Parmi les livres récemment publiés et tous remarquables à divers titres, il n'en est guère qu'un où soient mis en présence les deux termes essentiels du problème: l'individu et la race. Ici comme dans toutes les grandes questions de philosophie pratique, M. Guyau a laissé sa marque et sa trace. Son principal titre sera d'avoir traité au point de vue sociologique les problèmes relatifs non-seulement à la morale, mais encore à la religion, à l'esthétique, à l'éducation. Il croyait d'ailleurs, et avec raison selon nous, que le développement des sciences sociologiques sera le caractère dominant du prochain siècle. C'est donc dans son rapport à la société entière, à la race et à la nationalité, qu'il a considéré l'éducation. Il a pris la question de haut et l'a posée sous une forme vraiment scientifique: - Étant donnés les mérites et défauts héréditaires d'une race, dans quelle mesure peut-on, par l'éducation, modifier l'hérédité existante au profit d'une hérédité nouvelle ? ...

  • af Alfred Fouillee
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    " La Science étant devenue une divinité nouvelle, que l'on invoque de tous côtés sous un nom général et vague, il en résulte que les opinions les plus conjecturales et les plus opposées s'attribuent à elles-mêmes le titre de scientifiques. Depuis Marx, le socialisme s'est donné cette qualification, propre à augmenter son prestige. En face se dresse son adversaire, l' économisme, qui prétend, lui aussi, à la certitude de la science objective. Par économisme, entendez la doctrine qui, pour la solution des problèmes sociaux, compte d'une manière presque exclusive sur le jeu naturel des lois de l'économie politique, alors que le socialisme compte surtout sur le jeu artificiel des institutions et sur l'art humain corrigeant la nature. C'est de l'économisme même qu'est sorti le socialisme. Les théories de Smith sur le travail comme source unique de la valeur, de Ricardo sur la rente, de Sismondi sur la plus-value, ont servi de prémisses aux réformateurs socialistes. Puisque l'économisme et le socialisme se réclament également de la science, il importe d'examiner jusqu'à quel point cette prétention se justifie. Peut-être reconnaîtrons-nous qu'une sociologie vraiment scientifique doit dépasser à la fois les deux systèmes en présence et en lutte..."

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