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  • af Fortuné du Boisgobey
    325,95 - 392,95 kr.

    This scarce antiquarian book is a facsimile reprint of the original. Due to its age, it may contain imperfections such as marks, notations, marginalia and flawed pages. Because we believe this work is culturally important, we have made it available as part of our commitment for protecting, preserving, and promoting the world's literature in affordable, high quality, modern editions that are true to the original work.

  • - A Military Novel (1891)
    af Fortuné du Boisgobey
    314,95 kr.

  • af Fortuné du Boisgobey
    342,95 kr.

    Les collets noirs by Fortuné Du Boisgobey. This book is a reproduction of the original book published in 1874 and may have some imperfections such as marks or hand-written notes.

  • af Fortuné du Boisgobey
    334,95 kr.

    This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.

  • af Fortuné du Boisgobey
    287,95 kr.

    Extrait chapitre I Le vieux Paris s'en va. On a démoli l'ancien Hôtel-Dieu, mais il attristait encore, il y a dix ans, le parvis Notre-Dame, et sa façade délabrée barrait la vue de la rivière à ceux qui venaient admirer la cathédrale immortalisée par Victor Hugo; - des provinciaux ou des étrangers, ceux-là, car les vrais Parisiens visitent peu les monuments et ne s'avisent guère d'aller flâner dans la Cité. C'est un quartier pauvre, habité par de tout petits rentiers qui sortent rarement, et qui n'apprécient pas les beautés architecturales de l'église bâtie sous Philippe-Auguste. En ce temps-là, pourtant, la place déserte et silencieuse s'animait le jeudi et le dimanche, les jours où les parents des malades de l'hôpital étaient admis à les voir; mais ces réceptions, autorisées par l'Assistance publique, contrastaient avec celles qui attirent de luxueux équipages à la porte des grands hôtels du faubourg Saint-Germain. C'était un va-et-vient de pauvres diables qui arrivaient à pied et qui s'en allaient de même; cependant, ces jours-là l'aspect du parvis devenait presque gai, et le tableau valait qu'on l'observât. Par un beau jeudi de printemps de l'an de grâce 1874, deux messieurs s'en régalaient, d'une des plus hautes fenêtres du long bâtiment de l'Hôtel-Dieu. Le plus jeune, en bras de chemise, fumait sa pipe, accoudé sur l'appui de la croisée, et il était là chez lui, car il y avait dans l'hôpital des logements réservés aux internes, et il en occupait un depuis six mois qu'il avait été reçu à l'internat, après un très brillant examen. C'était un garçon de bonne mine, et sa tenue débraillée ne l'empêchait pas d'avoir ce que l'on appelle l'air distingué. Il avait de grands yeux noirs et ce teint pâle qui plaît tant aux femmes romanesques. L'autre, qui se tenait debout près de lui et qui ne fumait pas, était un homme d'une quarantaine d'années, grand, maigre et sec, porteur d'une figure osseuse et longue, coupée en deux par une formidable paire de moustaches hérissées, des moustaches à la Victor-Emmanuel; serré avec cela dans une redingote noire, taillée militairement, et coiffé d'un chapeau à larges bords, évasé par le haut. N'eût été sa physionomie loyale et franche, on aurait pu le prendre pour un de ces agents bonapartistes d'autrefois, un Ratapoil, comme on disait entre la révolution de 1848 et le coup d'État de 1851. Mais il ressemblait surtout à don Quichotte, et il fallait qu'il eût la bravoure et le caractère aventureux du héros de Cervantès, car ses amis l'appelaient familièrement don Mériadec, alors qu'il se nommait, de ses vrais noms, Médéric-Yves-Conan de Mériadec. Il était Breton bretonnant, et quelque peu baron, mais baron sans terres, et il ne tenait pas du tout à son titre. L'interne, Albert Daubrac, natif d'Agen, était, comme tous les Gascons, avisé, ambitieux, et médiocrement porté à la rêverie. Mais l'amitié naît des contrastes, et, en dépit de la différence d'âge, ces deux hommes se tutoyaient. - Tiens, dit tout à coup l'interne, voici l'Ange du bourdon qui traverse la place. D'où vient-elle avec son petit panier ? Ah ! j'y suis... du marché aux fleurs. Elle rapporte des bottes de giroflées. - Cette jeune fille qui se dirige vers l'église ? demanda Mériadec. - Oui, celle qui a un tartan écossais sur les épaules et un fichu sur ses cheveux blond cendré. En as-tu vu d'aussi jolies dans ton pays de Bretagne ? Ça ne pousse pas dans les landes, ces beaux brins de filles-là; ça pousse à Paris, dans les loges de portier. Mériadec tira de son étui une grosse lorgnette qu'il portait en bandoulière, à la façon des Anglais en voyage, la braqua sur la personne que lui désignait Daubrac, et dit avec conviction

  • af Fortuné du Boisgobey
    355,95 kr.

    This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.

  • af Fortuné du Boisgobey
    401,95 kr.

    This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.

  • af Fortuné du Boisgobey
    304,95 - 306,95 kr.

    This scarce antiquarian book is a facsimile reprint of the original. Due to its age, it may contain imperfections such as marks, notations, marginalia and flawed pages. Because we believe this work is culturally important, we have made it available as part of our commitment for protecting, preserving, and promoting the world's literature in affordable, high quality, modern editions that are true to the original work.

  • af Fortuné du Boisgobey
    147,95 - 272,95 kr.

    Extrait chapitre I I Le vieux quartier Latin a disparu avec la dernière grisette. Le temps n'est plus où les étudiants tenaient à honneur de ne jamais quitter la rive gauche. Maintenant, ils passent volontiers les ponts et ils se répandent sur les grands boulevards, comme ils les appellent, pour les distinguer du boulevard Saint-Michel qu'ils nomment familièrement le Boul' Mich'. Quelques-uns même demeurent de l'autre côté de l'eau et viennent aux cours, en voiture, - quand ils y viennent. Pourtant, sur les hauteurs de la montagne Sainte-Geneviève, on trouverait encore, en cherchant bien, des représentants d'un autre âge, des attardés fidèles à la tenue et aux moeurs de leurs devanciers. Ceux-là arborent des coiffures étranges, fument la pipe en buvant des bocks devant les cafés de la rue Soufflot, font queue au théâtre de Cluny, dansent à la Closerie des Lilas et croient fermement que l'univers finit au petit bras de la Seine. Ces convaincus sont rares; si rares que, l'année dernière, on en comptait jusqu'à deux que les nouveaux venus se montraient comme des phénomènes. Encore se distinguaient-ils des étudiants d'autrefois en ce point qu'ils avaient tous les deux de la fortune et qu'il n'aurait tenu qu'à eux de mener une autre existence. C'était par vocation qu'ils vivaient de la vie du quartier. L'un des deux était même assez riche et assez bien apparenté pour faire bonne figure ailleurs. Il s'appelait Jean de Mirande et, à sa majorité, il était entré en possession d'une vingtaine de mille francs de rentes, sans compter la perspective d'hériter plus tard d'un oncle millionnaire et célibataire qui avait été son tuteur. Il est vrai qu'il ne comptait guère sur cette succession, car le susdit oncle était solide comme le pont du Gard, bâti par les Romains, et de plus, complètement brouillé avec son neveu, depuis que ce neveu s'était avisé de déroger aux traditions de ses nobles aïeux en s'enrôlant dans la bohème scolaire. Le Pylade de cet Oreste du pays Latin ne descendait pas des Croisés et même il ne sortait pas, comme on dit vulgairement, de la cuisse de Jupiter. Sa mère, veuve d'un facteur aux Halles, avait amassé une très honnête aisance en vendant des primeurs, à la pointe Saint-Eustache, et servait une pension de six cents francs par mois à son unique rejeton qu'elle ne voyait pas souvent, car elle demeurait rue des Tournelles, au Marais, et Paul ne s'éloignait guère du Panthéon.

  • af Fortuné du Boisgobey
    162,95 - 187,95 kr.

    Du haut de l'Hôtel-Dieu, l'interne en médecine Daubrac et son ami philantrope Mériadec observent le parvis de Notre-Dame. Ils se décident à suivre par désoeuvrement un couple d'amants qui effectue l'ascension des tours. Sitôt arrivés sur le parvis, un attroupement attire leur attention: une jeune femme portant une voilette bleue identique à celle de la femme aperçue auparavant au bras de son amant est retrouvée sans vie au bas des tours. Qui est cette femme? S'est-elle suicidée ou bien l'a-t-on précipitée dans le vide? Et qu'est-ce que le capitaine de Saint-Briac, arrêté à sa descente des tours, a à voir dans cette affaire? C'est ce que Daubrac et Mériadec, aidés de Rose Verdière, la charmante fille du gardien des tours, et de Fabreguette, peintre farfelu et témoin oculaire du drame, vont tenter de découvrir en même temps que M. de Malverne, juge d'instruction et intime de Saint-Briac.

  • af Fortuné du Boisgobey
    606,95 kr.

  • af Fortuné du Boisgobey
    242,95 kr.

    La main froide, un livre classique et rare qui a été considéré comme essentiel tout au long de l'histoire de l'humanité, pour que cet ouvrage ne soit jamais oublié, nous chez Alpha Editions avons fait des efforts pour sa préservation en rééditant ce livre dans un format moderne pour les générations présentes et futures. Tout ce livre a été reformaté, retapé et conçu. Ces livres ne sont pas constitués de copies numérisées de leur ¿uvre originale et le texte est donc clair et lisible.

  • af Fortuné du Boisgobey
    382,95 kr.

    This work has been selected by scholars as being culturally important, and is part of the knowledge base of civilization as we know it. This work was reproduced from the original artifact, and remains as true to the original work as possible. Therefore, you will see the original copyright references, library stamps (as most of these works have been housed in our most important libraries around the world), and other notations in the work. This work is in the public domain in the United States of America, and possibly other nations. Within the United States, you may freely copy and distribute this work, as no entity (individual or corporate) has a copyright on the body of the work.As a reproduction of a historical artifact, this work may contain missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. Scholars believe, and we concur, that this work is important enough to be preserved, reproduced, and made generally available to the public. We appreciate your support of the preservation process, and thank you for being an important part of keeping this knowledge alive and relevant.

  • af Fortuné du Boisgobey
    262,95 - 297,95 kr.

  • af Fortuné du Boisgobey
    324,95 - 392,95 kr.

  • af Fortuné du Boisgobey
    362,95 - 365,95 kr.

  • af Fortuné du Boisgobey
    333,95 - 336,95 kr.

  • af Fortuné du Boisgobey
    536,95 - 541,95 kr.

  • af Fortuné du Boisgobey
    217,95 - 277,95 kr.

  • af Fortuné du Boisgobey
    314,95 - 316,95 kr.

  • af Fortuné du Boisgobey
    187,95 kr.

    Au coeur d'une société mondaine hypocrite et vénale, le jeune Robert, en proie au Démon du Jeu, tombe rapidement dans le piège tendu par un usurier dénommé Rubis sur l'ongle. Dans une atmosphère sombre et inquiétante, l'auteur nous livre une intrigue haletante au sein de laquelle se mêlent usurpation d'identité, escroquerie et séduction.

  • af Fortuné du Boisgobey
    147,95 - 252,95 kr.

    "Le Pouce crochu" par Fortune Du Boisgobey. Fortune Du Boisgobey etait un auteur francais de romans policiers et de romans historiques (1821-1891).

  • af Fortuné du Boisgobey
    207,95 kr.

    Muette d'horreur, Jeanne chercha encore à se persuader qu'elle se trompait. Elle fit appel à sa raison. Elle se dit que ce qu'elle croyait voir était impossible, que les fabricants de meubles ne travaillent pas pour les assassins et que les colonnes torses qui soutenaient le baldaquin ne pouvaient pas avoir été disposées de façon à rentrer en elles-mêmes comme les tubes d'une lorgnette. Puis, elle regarda avec plus d'attention, elle prit un point de repère sur la cloison qui lui faisait face, et ensuite, elle ferma les yeux, pendant une minute, dont elle compta tout bas chaque seconde. Quand elle les rouvrit, le baldaquin s'était encore abaissé de deux pouces. Le mouvement continuait, lent, mais régulier. Si Jeanne eût été de sang-froid, elle aurait pu calculer combien de minutes il fallait pour que le dais touchât le lit. Et la malheureuse qui reposait sur ce lit dormait toujours d'un profond sommeil. Encore quelques instants, et l'énorme masse qui descendait peu à peu allait peser de tout son poids sur ce faible corps. Le mécanisme opérait sans bruit. C'était sinistre et silencieux comme une inondation de la Loire...

  • af Fortuné du Boisgobey
    147,95 - 257,95 kr.

    "Le Crime de l'omnibus" par Fortune Du Boisgobey. Fortune Du Boisgobey etait un auteur francais de romans policiers et de romans historiques (1821-1891)."

  • af Fortuné du Boisgobey
    182,95 - 197,95 kr.

    "Double-Blanc" par Fortune Du Boisgobey. Fortune Du Boisgobey etait un auteur francais de romans policiers et de romans historiques (1821-1891)."

  • af Fortuné du Boisgobey
    310,95 kr.

    This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book.

  • - La pelisse du pendu
    af Fortuné du Boisgobey
    342,95 kr.

    Extrait chapitre I Nointel était un garçon méthodique. La vie militaire l'avait accoutumé à faire chaque chose à son heure, et à ne rien enchevêtrer. Au régiment, après le pansage et la manoeuvre, le capitaine redevenait homme du monde et même homme à succès, car dans plus d'une ville de garnison il avait laissé d'impérissables souvenirs, et on y parlait encore de ses bonnes fortunes. Depuis sa sortie du service, il avait continué à pratiquer le même système, en faisant toutefois une plus large part à l'imprévu, qui joue un si grand rôle dans l'existence parisienne. Son temps était réglé comme s'il eût été surchargé d'affaires. Il en consacrait bien les trois quarts à la flânerie intelligente, celle qui consiste à se tenir au courant de tout, sans remplir une tâche déterminée; le reste appartenait aux devoirs sociaux, aux relations amicales, et même à des liaisons plus ou moins dangereuses, mais passagères. Il n'avait pas renoncé à voyager au pays de Tendre, seulement il ne s'y attardait guère et il en revenait toujours. L'aventure de Gaston Darcy était survenue dans un moment où son coeur se trouvait en congé de semestre. Il avait saisi avec joie l'occasion d'occuper son désoeuvrement et de venir en aide au plus cher de ses amis. Depuis quarante-huit heures, il appartenait tout entier à la défense de Berthe Lestérel; il s'y était dévoué corps et âme, il menait les recherches avec le même zèle et le même soin qu'il aurait dirigé une opération de guerre, il avait pris goût au métier, et la campagne s'annonçait bien. Le bouton de manchette trouvé par la Majoré, les récits de Mariette et les confidences de M. Crozon: autant de positions prises dont il s'agissait de tirer parti contre l'ennemi. L'ennemi, c'était la marquise de Barancos, un ennemi qu'il y avait plaisir à combattre, car il était de force à se défendre, et Nointel se faisait une fête de lutter de ruse et d'adresse avec ce séduisant adversaire, de le réduire par des manoeuvres savantes, et finalement de le vaincre. Ses batteries étaient prêtes, et il ne demandait qu'à commencer le feu. Mais il pouvait disposer de quelques heures avant d'engager l'action, et il entendait les employer à sa fantaisie. Or, il avait l'habitude d'aller, entre son déjeuner et son dîner, fumer quelques cigares au billard du cercle. Il aimait à y jouer et presque autant à y voir jouer, car son esprit d'observation trouvait à s'exercer en étudiant les types curieux et variés qui venaient là de quatre à six cultiver le carambolage. Il jugea qu'après avoir consacré un bon tiers de sa journée à servir la cause de l'innocence et de l'amitié, il avait bien gagné le droit de s'offrir sa récréation favorite. La marquise ne recevait qu'à cinq heures, et il n'avait pas besoin de rentrer chez lui pour s'habiller, son groom ayant ordre de lui apporter au cercle une toilette mieux appropriée à une visite d'avant-dîner que la tenue d'enterrement qu'il portait depuis le matin. Du reste, il n'espérait pas revoir le baleinier ce jour-là, car le correspondant anonyme qui troublait depuis trois mois le repos du malheureux marin lui faisait l'effet de ne pas être très sûr de ce qu'il avançait, et il doutait que ce correspondant en vînt si vite à nommer l'amant de madame Crozon.

  • af Fortuné du Boisgobey
    208,95 - 341,95 kr.

    This scarce antiquarian book is a facsimile reprint of the original. Due to its age, it may contain imperfections such as marks, notations, marginalia and flawed pages. Because we believe this work is culturally important, we have made it available as part of our commitment for protecting, preserving, and promoting the world's literature in affordable, high quality, modern editions that are true to the original work.

  • - La loge sanglante
    af Fortuné du Boisgobey
    257,95 kr.

    Extrait chapitre I C'est une histoire d'hier. Le boudoir était tendu de soie bouton d'or, parce qu'elle était brune, cette merveilleuse Julia d'Orcival qui tenait si bien son rang à la tête du grand état-major de la galanterie parisienne. Un feu clair brûlait dans la cheminée, garnie de chenets Louis XVI, des chenets authentiques où s'étaient posés les petits pieds des belles du Versailles d'autrefois. La lueur adoucie d'une lampe en porcelaine du Japon éclairait le réduit capitonné où n'étaient admis que les intimes. On n'entendait pas d'autre bruit que le roulement lointain des voitures qui descendaient le boulevard Malesherbes, et le murmure de l'eau bouillante qui chantait sa chanson dans le samovar de cuivre rouge. Pourtant, Julia n'était pas seule. Près d'elle, à demi couchée sur une chaise longue, un jeune homme, plongé dans un vaste fauteuil, tortillait sa moustache blonde, et regardait d'un oeil distrait une terre cuite de Clodion, représentant des Bacchantes lutinées par des Faunes. L'élégant cavalier ne songeait guère à cette oeuvre d'art, pas plus que la dame ne songeait au splendide tableau de Fortuny qui rayonnait en face d'elle, et qu'elle avait payé une somme folle. Et s'ils se taisaient, ce n'était pas qu'ils n'eussent rien à se dire, car ils s'observaient à la dérobée, comme deux adversaires d'égale force s'observent avant d'engager les épées. Un viveur expérimenté aurait jugé à première vue qu'entre ces amoureux il allait être question de choses sérieuses. Un auteur dramatique aurait flairé une situation. Ce fut Julia qui attaqua la première. - Gaston, dit-elle en feignant d'étouffer un bâillement, vous êtes lugubre ce soir. - Il y a des jours où j'ai des idées noires, répondit Gaston. - Pourquoi pas des vapeurs, comme une jolie femme ! - Je puis bien avoir des nerfs. - Oui; mais quand vos nerfs sont agacés, il serait charitable de ne pas contraindre votre amie de coeur à s'enfermer avec vous. - Oh ! s'enfermer ! - Parfaitement, mon cher. Vous savez très bien que le lundi est mon jour d'Opéra, et vous me faites dire ce matin par votre valet de chambre que vous avez résolu de me consacrer votre soirée. J'obéis sans murmurer à mon seigneur et maître. J'envoie ma loge à Claudine Rissler qui y amènera, je le crains, des gens de mauvaise compagnie; je pousse le dévouement jusqu'à préparer de mes blanches mains ce thé vert que vous aimez tant; je me fais coiffer à votre goût, quoique les cheveux relevés m'enlaidissent, et j'attends mon Gaston en rêvant de papillons bleus. Patatras ! Gaston arrive avec une figure d'enterrement. Voyons, mon cher, qu'avez-vous ? Si vous jouiez à la Bourse, je croirais que vous venez d'y perdre toute votre fortune, entre midi et trois heures. Ce discours, commencé sur un ton assez aigre, finissait presque affectueusement, et Gaston ne pouvait guère le prendre de travers; mais le sourire que les doux reproches de Julia amenèrent sur ses lèvres n'était pas de bon aloi. On aurait juré que le jeune amoureux regrettait d'avoir manqué l'occasion d'une querelle. - Vous avez raison, dit-il, je suis insupportable, et je mériterais que vous me missiez à la porte. Que voulez-vous ! Ce n'est pas ma faute si la vie que je mène m'ennuie. - Bon ! voilà maintenant que vous me dites une impertinence. - Pas du tout. Je parle de ma vie de désoeuvré, de cette existence qui se dépense au Cercle, aux premières, aux courses. - Et chez Julia d'Orcival. - De la vie que mon ami Nointel appelle la vie au gardénia, reprit Gaston sans relever la pierre que la dame venait de jeter dans son jardin. - À propos de gardénia, vous savez que c'est ma fleur de prédilection. Est-ce votre ami Nointel qui vous a conseillé de ne pas m'envoyer de bouquet ce soir ? - Nointel ne me donne pas de conseils, et, s'il m'en donnait, je ne les suivrais pas. - Pourquoi ? Ce joli capitaine e

  • af Fortuné du Boisgobey
    122,95 - 162,95 kr.

    Paul Fontenay est envoyé en Espagne afin de gagner des grades dans le régiment du colonel Suchet alors que l'Impératrice Joséphine a promis de lui accorder la main de sa lectrice Marguerite de Gavre à son retour. Celle-ci a un oncle en Espagne qui lui a dérobé une cassette contenant sa fortune. Paul Fontenay poursuivra trois objectifs lors de son séjour en Espagne: retrouver l'oncle, récupérer la casette volée, et devenir capitaine...

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