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Chacun croit savoir ce qu'est une croyance et plusieurs s'imaginent que la foi et la religion peuvent ètre interchangeables. Tel n'est pas le point de vue de Lalèyè qui dans cet essai a choisi de remonter de Husserl à Descartes en passant par Hegel, Kant et Leibniz et de reconsidérer le problème de la connaissance à sa racine dans l'ego cogito. C'est ainsi que le tétraèdre lui semble tout à fait indiqué pour représenter le rapport de l'homme à l'homme; et l'évocation restitutive s'impose à lui comme la méthode capable de rendre compte de la foi comme objet de connaissance. Mais par ce que la foi est un acte au sens le plus fort que l'on peut donner à ce terme, l'anthropologie à laquelle conduit la phénoménologie évocative de Lalèyè se présente à la fois comme critique et prospective.
Ce n'est qu'en théorie qu'une méthode peut prétendre valoir pour tout le monde et pour tous les temps. Si le discours philosophique actuel en Afrique est inauthentique, ce n'est pas parce qu'il est exprimé en langues étrangères à l'Afrique; c'est plutôt parce que l'africanisme et l'académisme fournissent à ce discours un beau prétexte pour tourner le dos aux réalités africaines. Ce sont les langues humaines qui sont mortelles. Le langage, lui ne mourra qu'avec l'homme. Si les penseurs africains d'aujourd'hui désirent aider l'Afrique à dépasser les contingences linguistiques que nous lui connaissons, qu'ils se mettent donc en devoir d'aider l'Afrique à parler le langage de son être-au-monde de maintenant. Ce qu'ambitionne la phénoménologie évocative, c'est de contribuer à forger ce langage nouveau et c'est à quoi s'emploie la restitution phénoménologique.
Penser l'Afrique, ce n'est pas seulement penser à l'Afrique. C'est fondamentalement se préparer à panser l'Afrique. Et comme aucun Africain ne peut se réserver le monopole de penser et/ou panser l'Afrique en excluant les autres Africains, penser pour panser l'Afrique m'apparait comme une tâche plurielle. De fait, bien des penseurs pensent l'Afrique et comme ils ne sont pas tous - ni toujours - africains, il n'est pas étonnant qu'ils ne pensent pas toujours l'Afrique pour l'Afrique et les Africains. Mais d'innombrables tâches attendent les candidats à la pensée de l'Afrique. La conviction qui a suscité Penser l'Afrique et qui sous-tend cette anthologie de bout en bout est que parmi ces tâches, certaines sont destinées à la pensée et que parmi ces dernières qui sont encore fort nombreuses, quelques-unes attendent particulièrement les philosophes. Qu'il y ait eu de la philosophie dans les nombreuses pensées africaines du passé, tant mieux peut-on dire. Qu'il y en ait eu ou non n'est ni une tare ni un motif suffisant pour qu'il n'y en ait plus. Car de même qu'il faut toujours une pensée pour ramener une pensée à l'être et à fortiori l'y maintenir, de même, il faut toujours une philosophie pour ramener et maintenir dans l'être une philosophie qui a pu s'y trouver une fois et un jour. C'est l'activité en laquelle consiste le fait de penser qui importe et englobe celle qui consiste à philosopher; car si toute pensée n'est pas immédiatement philosophique, toute philosophie se doit d'être toujours et déjà de la pensée !C'est pourquoi aussi les tâches intellectuelles, théoriques, gnoséologiques ou cogitatives que l'Afrique doit accomplir - pour s'accomplir dans le monde moderne - et articuler ses efforts aux efforts des autres composantes de l'humanité afin de contribuer à l'accomplissement de l'Homme sont à prendre en charge par les Africains de formation ou de tempérament philosophique. Les textes réunis dans ce livre ont été écrits dans un intervalle d'un demi-siècle. Une fois placés dans le tout du recueil, ces textes sont comme arrachés au lien chronologique qui a présidé à leurs rédactions et à leurs présentations au public et apparaissent désormais dans des rapports d'une familiarité plus génétique qu'historique. Ce faisant, au premier d'entre eux porté par la question Qu'est-ce que philosopher en Afrique aujourd'hui ?, le dix-neuvième semble chuchoter que la transculturalité et la supra-culturalité sont deux mots pour désigner une seule et même illusion, et que les allers-et-venues de la raison ne sont que les flux et les reflux d'un océan qui n'est rien d'autre que la tradition ou si l'on veut, la culture !Ce qu'il faut reconnaitre à la pensée en même temps qu'à la philosophie, c'est d'être l'une comme l'autre une pratique individuelle structurée et conduite par des normes et des exigences valables - ou qui aspirent à valoir - en tout temps et en tous lieux. Car la pensée et la philosophie, bien que produites par des sujets individuels, aspirent l'une et l'autre à l'universalité et à l'éternité. C'est pour cela que penser l'Afrique pour pouvoir la panser exige de quiconque aspire à co-accomplir une telle tâche qu'il s'échappe de sa tour d'ivoire et qu'il sache articuler ses efforts à ceux de ses semblables pour coconstruire le monde. Ce sont les balbutiements de ce travail colossal que murmurent les textes réunis dans ce recueil. Car ce qu'il faut que les Africains pensent me parait si important pour l'Afrique qu'il serait dommage que les philosophes africains ne prennent pas leur part de cette pensée; mais cet à-penser est si complexe qu'il serait certainement préjudiciable à l'Afrique que les philosophes soient seuls à produire cette pensée.
Revendiquer sa culture, exiger son droit à la diversité culturelle ou procla-mer son appartenance à un groupe de croyants et s'emparer du fanion de cette croyance pour perpétrer des actions dès lors qualifiées de « saintes », pour terroriser ses semblables en leur imposant sa vision des choses et sa loi, telles sont, à n'en pas douter, deux des caractéristiques les plus préoccupantes de l'entrée de nos sociétés dans ce vingt-et-unième siècle qui commence. C'est pourquoi les textes réunis ici ont été jugés aptes, à ouvrir une réflexion sérieuse et méthodique sur la religion et la culture en Afrique au seuil du 21ème siècle. Les contributions réunies dans ce volume s'ouvrent par une interrogation et, plutôt que de se fermer, elles se terminent par une ouverture sur des horizons de recherche. Il y a là de quoi ouvrir et alimenter les enquêtes que seuls ou en groupes structurés les spécialistes des sciences de l'homme sont invités à imaginer et conduire sur la religion et la culture de l'Afrique d'aujourd'hui.Claiming its culture, demanding its right to cultural diversity, or proclaiming its membership of a group of believers and taking possession of the flag of that belief in order to perpetrate actions that are then called "holy", to terrorize its fellows by imposing on them His vision of things and his law, are undoubtedly two of the most worrying features of the entry of our societies in the twenty-first century. For this reason, the texts gathered here have been deemed fit, to open a serious and methodical reflection on religion and culture in Africa at the threshold of the 21st century.
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