Bag om AU PAYS DES SABLES
Aujourd¿hui, la soirée était tiède et de longs nuages blancs flottaient au-dessus des dentelures encore neigeuses du Jura. Il y avait pourtant dans l¿air une grande langueur, une paix d¿attente, avant la grande poussée de vie de mai.
Je sais bien qüen passant les heures indéfiniment prolongées assise à ma fenêtre, à contempler, à travers le paysage familier de cette banlieue mélancolique, ma propre tristesse, je perds les fruits du labeur acharné, presque sincère de tout le semestre d¿hiver¿ Mais l¿ennui du présent et sa monotonie m¿accablent et, comme toujours, je me plonge dans la vie contemplative.
¿ Tandis que je réfléchissais à toutes les inutilités morales s¿accumulant de plus en plus autour de moi, on frappa.
C¿était une jeune fille inconnue, petite et frêle, avec un pâle visage triste encadré de cheveux bruns et bouclés, coupés d¿assez près.
Vis mere