Bag om De l'Enseignement professionnel en France
... Pour tomber d'accord sur les faits, il est bon de s'entendre d'abord sur les mots. Que veut-on dire par enseignement professionnel ? Dans leur généralité, ces mots prêtent à l'équivoque; la signification en reste vague, précisément parce qu'ils signifient trop. L'élasticité dégénère ici en impropriété. Si l'on désigne ainsi la préparation à toutes les carrières, cet enseignement existe dans de larges proportions, et dans bien des cas il n'est plus à créer. On n'en était pas venu jusqu'à ce jour sans comprendre qu'au-delà de l'instruction fondamentale, qui est le lien et le titre des communautés lettrées, un partage doit s'opérer dans les études, et que dans un libre choix chacun obéit alors à ses goûts, à ses dispositions, à ses intérêts. Les uns vont vers le barreau, d'autres vers l'armée; ceux-ci seront magistrats, médecins, ingénieurs, ceux-là savants, professeurs ou artistes. Quelque destination qu'ils prennent, des établissements leur sont ouverts pour des études spécifiées et la collation des grades. Sous des noms divers, - facultés, écoles normales, écoles militaires, écoles d'application, grands séminaires, - ces établissements se confondent dans le même objet, qui est de former des hommes à l'exercice des fonctions par lesquelles une société pense, agit, s'administre et se gouverne. C'est là incontestablement de l'enseignement professionnel, d'autant plus élevé qu'il touche à la vie morale. Est-ce de celui-là qu'il s'agit ? Non, il est fortement constitué. Serait-ce en faveur de l'agriculture que l'on revendique le nom avec la pensée d'en tirer toutes les conséquences ? Les illusions, à ce qu'il semble, ne vont pas jusque-là...
Vis mere