Bag om Eothen
... On voit bien que l'excentricité anglaise ne fait faute à pas un de ces voyageurs. Chacun a son parti pris et son idée fixe, quelquefois assez triste, comme chez M. Hill, que poursuit en tous lieux le fantôme du papisme, et qui se ferait plutôt renégat et circoncis que chrétien catholique. Ni M. Hill, ni lord Nugent, ne nous ont captivé, tout respectables qu'ils soient. Nous nous sommes laissé attirer et séduire par des originalités plus capricieuses et plus douces. Nous avons lu M. Cameron par exemple, le chevalier errant de l'empereur de Russie; M. White, l'observateur infatigable des rues de Constantinople; enfin l'auteur anonyme d'Eothen, railleur sans pitié des splendeurs et des ruines orientales. Ceux-là, nous les avons suivis, nous les avons étudiés, nous les aimons, l'auteur d'Eothen surtout, qui est un humoriste pur, et qui appartient à une famille d'esprits libres, penseurs que rien ne discipline, poètes que rien n'entrave, obéissant à leurs impressions vraies. Montaigne n'était pas d'une autre race, et c'est un des plus aimables chefs de cette famille que nous estimons tant...
Vis mere