Bag om Essai sur le perfectionnement des arts chimiques en France
" Jusqu'ici les Français n'ont tenu que le second rang parmi les peuples manufacturiers de l'Europe; cependant notre position géographique, nos richesses territoriales, notre caractère national, paroissoient nous avoir destinés pour occuper le premier: par quelle fatalité ne sommes-nous pas à la place que la nature nous a marquée ? Plusieurs causes me paroissent avoir amené cette interversion de l'ordre naturel. 1°. Les préjugés, qui classoient les fabriques parmi les métiers abjects, et en écartoient les talens et les capitaux. 2°. Un mauvais système d'administration, qui ne voyoit dans les fabriques qu'une source d'impôt, et jamais la base principale de la prospérité publique. 3°. Le manque absolu de tout esprit national, et le plus scandaleux engouement pour toutes les productions étrangères. Ces causes de destruction ont disparu, et nous restons avec tous nos premiers avantages. La révolution nous en a même préparé de nouveaux: car en détruisant la vénalité des magistratures, et supprimant les corporations, elle force la fortune et les talens à refluer dans les ateliers de fabrique ou dans les travaux de l'agriculture..."
Vis mere