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Rien de plus divers, rien de plus discordant, de plus hétérogène, que les populations, les états, les intérêts, les institutions dont se composait la société, en France, pendant les quatre premiers siècles de la monarchie. Il y avait d'abord des peuples conquérants et des peuples conquis: il y avait des Saliens, des Ripuaires, des Bourguignons, des Allemands, des Visigoths et des Gaulois ou des Romains; il y avait ensuite des hommes libres, des colons et des serfs; il y avait en outre plusieurs degrés dans la liberté et dans la servitude... L'origine des communes est fort ancienne. La commune désignait une espèce de société que les habitants ou bourgeois d'un même lieu contractaient entre eux, et au moyen de laquelle ils formaient tous ensemble un corps; avaient le droit de s'assembler et délibérer de leurs affaires communes, de se choisir des officiers pour les gouverner, de percevoir les revenus communs, d'avoir un sceau et un coffre commun.
La médecine, pour bien la connaître et bien l'exercer, il faut avoir au plus haut degré l'esprit d'observation et d'induction qui fait le fond de l'esprit scientifique. Il faut observer, et l'observation y est plus difficile que partout ailleurs; il faut expérimenter, et les conditions de l'expérience ne sont jamais identiques: elles varient avec le pays où l'on exerce, le médicament que l'on emploie, l'âge, le sexe et les dispositions du malade. Les tempéraments divers mettent à chaque instant l'observateur dans des conditions nouvelles et l'empèchent de conclure avec certitude. Telle blessure, telle maladie sont mortelles pour l'un et légères pour l'autre. Tel homme peut supporter l'ablation du bras, tel autre, qui parait aussi vigoureux, mourra parce qu'on lui aura coupé le doigt. Bien plus, les mèmes maladies changent de nature sans qu'on puisse assigner une cause à ces variations, et le remède qui les guérissait peut devenir d'un jour à l'autre inutile ou funeste. Il n'est donc pas sans intérèt de rechercher ce que l'on sait des origines de la médecine et du commencement de son histoire, en suivant, dans cette étude, les deux savants traducteurs d'Hippocrate, M. Littré et M. Daremberg. À peine connaît-on dans le monde le nom de quelques-uns des grands médecins de l'antiquité, mais en tout cas on ne sait guère s'ils étaient des théoriciens ou des empiriques, on ignore en quoi leurs opinions ressemblent à celles qu'on enseigne aujourd'hui, et en quoi elles s'en distinguent. C'est là ce que nous voudrions exposer pour Hippocrate, après avoir cherché où en était la science au moment où il parut et ce qu'on savait avant lui. Né à Cos le 26 du mois agrianos, la première année de la LXXXe olympiade (460 ans avant Jésus-Christ), c'est au milieu d'un mouvement scientifique très prononcé que parut Hippocrate, celui qui devait faire oublier tous ces devanciers, et réunir sous une gloire qui lui devint personnelle et ses maîtres et ses contemporains.
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