Bag om Frédérique
" Vingt ans après la chute de Venise, l'homme dont l'inquiète jeunesse a été le sujet d'un premier récit, le chevalier Sarti, se trouvait en Allemagne. La mort de Beata et la ruine de sa patrie avaient changé le cours de sa destinée. Lorsque l'armée autrichienne vint prendre possession des états de la république de Saint-Marc, que lui avait livrés le grand coupable du traité de Campo-Formio, le chevalier, qui avait aussi perdu sa mère et que rien ne retenait plus dans l'admirable pays qui l'avait vu naître, se mit à voyager. Il parcourut la Grèce et une partie de l'Asie. Revenu en Europe, il se fixa en Allemagne aussitôt que les événements politiques parurent menacer la stabilité de l'édifice impérial de Napoléon. Il prit une part très active au mouvement philosophique et national de la jeunesse allemande en 1813. Il chanta avec les étudiants des universités les hymnes du poète Koerner et les choeurs patriotiques de Weber, il s'inspira des doctrines idéalistes de Fichte contre l'oppression de l'étranger et de la force brutale. Les événements de 1814 et l'écroulement de la fortune inouïe de Napoléon furent pour le chevalier Sartila Sarti la plus grande joie de sa vie. Après avoir longtemps erré dans les différentes parties de l'Allemagne, après avoir séjourné successivement à Berlin, Dresde, Weimar, Leipzig, Munich, Vienne, où il se trouvait à l'époque du congrès, le chevalier fut attiré dans la ville de Manheim, où je l'ai rencontré pour la première fois vers 1820..."
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