Bag om La Gravure en France
... Les tendances générales de la nouvelle école de peinture ne sauraient, il faut bien le dire, nous ramener au culte de l'art sévère et en particulier à l'étude des oeuvres du burin. Les conditions de la peinture telles qu'on semble les comprendre maintenant ne sont-elles pas ouvertement en contradiction avec les conditions essentielles de la gravure ? La gravure, sans procéder exclusivement de la ligne comme la sculpture, a cependant pour élément principal l'imitation précise de la forme. Or un dessin inachevé et flottant est devenu à nos yeux une des expressions du talent pittoresque, ou tout au moins la plus excusable des imperfections. Nous faisons bon marché de l'incorrection des contours et du modelé pour priser avant tout dans un tableau l'éclat des tons et les tours d'adresse de la brosse: le moyen de concilier de pareilles inclinations avec le goût pour un art où l'escamotage de la forme est impossible, où tout est forcément accusé et rigoureusement écrit ? Aussi qu'arrive-t-il ? C'est que le plus souvent les graveurs se trouvent contraints de chercher leurs modèles ailleurs que parmi les tableaux contemporains. Sauf M. Ingres, M. Scheffer et surtout M. Delaroche, dont les oeuvres ont le privilège d'occuper sans relâche le burin, il n'est aucun peintre de l'école moderne qui voie ses compositions habituellement reproduites par la gravure...
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