Bag om La Jeunesse de Phidias
... Phidias naquit donc dès l'aurore du grand siècle, un ou deux ans après Sophocle, au moment où Eschyle faisait représenter ses premières tragédies. Athènes alors, à peine délivrée des guerres civiles qui suivirent la chute des Pisistratides, était menacée d'un danger plus terrible encore, l'invasion étrangère. Ces deux crises, qui se succédèrent coup sur coup, étaient une question de vie ou de mort, mais l'avenir était pour Athènes: elle dut à l'une sa liberté et sa fière démocratie, à l'autre sa puissance et l'empire de la Grèce. La génération à laquelle appartenait Phidias fut élevée à l'école du malheur et de l'héroïsme. Elle y puisa l'amour de la patrie, la soif de la gloire, les passions les plus généreuses; ce souffle en un mot qui anime un grand siècle. L'enfance de Phidias fut bercée par les récits de la bataille de Marathon et par les fables qu'y mêlait l'imagination enivrée des Athéniens. D'un côté, cette multitude de barbares couverts de costumes étranges et d'armes magnifiques; de l'autre, une poignée d'hommes qui accomplit des exploits dignes de l'épopée; c'était là un tableau dont, quatre cents ans plus tard, l'orgueil national ne s'était point encore lassé...
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