Bag om La Ville de l'intelligence et la ville des révolutions
Parmi les formules qui sont tombées aujourd'hui dans le discrédit, une des plus connues est celle qui définissait la centralisation une institution que l'Europe tout entière nous envie. Paris vivait sur cette opinion généralement admise en France, et jouissait de la souveraineté qui en résultait, pour la capitale, à peu près de la même manière que les rois de droit divin jouissent de la royauté. Les affreux mécomptes de la guerre ont prouvé que Paris et la France vivaient sur une erreur. La France en est revenue; Paris y renonce, au moins dans la juste mesure. Cette centralisation dont les préfets sont le ressort, les assemblées locales le correctif, n'est pas celle dont nous avons l'intention de nous occuper. Il en est une autre non moins française, non moins unique dans le monde, indépendante des événements, que la province ne nous a jamais disputée, que le monde admire par l'organe de tous ses hommes de génie, la centralisation intellectuelle. Elle est un trait particulier de notre esprit national. Portée à l'excès, on peut souhaiter qu'elle se modère; mais on ne décrète pas le déplacement de l'esprit, il n'y a pas de commission départementale qui puisse y apporter remède...
Vis mere