Bag om L'Américanisme commercial et le mouvement économiste aux États-Unis
Dans les débats récemment ouverts devant notre corps législatif sur la liberté du commerce et les traités qui en sont l'instrument, il a été plus d'une fois question du régime en vigueur aux États-Unis; il en est également question devant la commission d'enquête chargée de réunir les pièces de ce laborieux dossier, et jusqu'ici les opinions comme les témoignages semblent abonder dans le même sens. Voyez, disent les représentants des industries qui ont des griefs à faire valoir, voyez comment se conduit un peuple judicieux. Au début, il cède à l'esprit d'aventure, admet indistinctement dans ses ports tous les pavillons, livre son marché en pleine franchise aux produits de toutes les provenances; mais ce n'est là qu'un égarement passager, un entraînement de jeunesse, dont il s'empresse, de revenir dès que l'âge et l'expérience l'ont désabusé. Un sentiment plus réfléchi lui montre alors que ses condescendances pour les produits de l'industrie étrangère aboutissent à l'oubli ou à l'abandon de sa propre industrie, et qu'en définitive créer ou développer chez soi des foyers de travail national est plus sensé que d'alimenter outre mesure le travail des autres nations. De là ce retour d'opinion né avec la guerre et qui persiste malgré la paix, de là des tarifs excessifs succédant à des tarifs presque nominaux, une fiscalité savante qui agit comme un crible sur les produits, chargeant les uns, écartant les autres, distinguant ce qui sert de ce qui nuit, faisant un choix dans les applications et se souciant peu des théories. Voilà les Américains du Nord, un peuple positif, s'il en fut. Quelle leçon pour nous et quel exemple à suivre ! Ainsi concluent la plupart des dépositions recueillies dans le cours de l'enquête parlementaire...
Vis mere