Bag om L'Antiquité et les pères de l'église
" ... En l'an de grâce 1552 non moins qu'en l'an de grâce 1852, l'antiquité n'était pas facile à défendre contre des gens qui combattaient à la façon des Parthes. Ils sont battus, ils fuient, ils cachent leurs morts; le lendemain, ils reparaissent sur le champ de bataille d'où ils ont été délogés la veille, et ils crient victoire! Il les faut serrer de près et leur opposer des armes bien trempées, si l'on en veut venir à bout. Quand Bossuet, dans l'Oraison funèbre de la reine d'Angleterre, se met à énumérer les causes qui ont précipité l'Angleterre dans l'abîme, il rappelle en première ligne le plaisir de dogmatiser sans être repris par aucune autorité ecclésiastique ni séculière. Et voilà , ajoute le prélat, le charme qui possédait les esprits ! C'est justement pour diminuer quelque peu de ce charme que tant d'évêques et tant de cardinaux français et italiens ont voulu interposer leur autorité dans ce débat; c'est pourquoi M. le cardinal-archevêque de Bordeaux a invoqué récemment, dans cette discussion qu'il veut clore, ces pères souverains, ces juges sans appel, ces maîtres absolus du monde chrétien que l'abbé Fleury indiquait à l'avance aux amis de l'antiquité insultée: On compte, dit-il, parmi les pères un grand nombre d'écrivains très savants dans l'antiquité profane, et, par la même raison, d'une absolue nécessité pour acquérir la véritable érudition, soit philosophique, soit littéraire. Vous l'entendez: l'étude de l'antiquité, même pour un évêque, est d'une nécessité absolue..."
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