Bag om Le Sourire d'Athéna
Un jour, je suis allé à Égine et, parmi les ruines du temple d'Aphaïa, sur la terrasse d'où la vue est si belle et charmante, il m'a semblé que l'âme ancienne de la Grèce se révélait à moi. Quelle étonnante épiphanie ! Une joie merveilleuse l'accompagnait. Or, l'air était adorablement pur, frais et lumineux. Il y avait, dans l'atmosphère, une gaieté qui m'invitait à goûter mieux encore le plaisir d'un mystère qui se dévoile. Du reste, cette aventure dépendit de quelques hasards; et je ne prétends pas que le fantôme hellénique ait à Égine son refuge où on le trouve certainement. Plutôt, je le croirais épars en divers lieux; et j'en avais aperçu des bribes çà et là ce qui me manquait, je l'ai rencontré à Égine. Ainsi l'on aurait, de place en place, ramassé plusieurs tessons d'un vase peint; et l'on ne réussissait pas à raccorder ces fragments: soudain, l'on en découvre un dernier, plus grand et autour duquel les autres s'organisent. L'on a enfin le vase, qui contint un breuvage savoureux. Peut-être aussi se figure-t-on plus volontiers que l'âme ancienne de la Grèce, éperdue, voyage: elle était à Égine, ce jour-là...
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