Bag om Les Questions féminines dans l'ancienne Rome
... Mais il n'en faut pas conclure qu'elle n'ait pas existé en fait. Ce serait bien mal connaître la mentalité des Romains. Plus avides de réalités positives qu'épris de conceptions dogmatiques, ils n'éprouvent jamais le besoin de systématiser, de généraliser leurs manières de faire. Il leur suffit d'agir, sans définir leur action. Les faits les plus frappants de leur histoire ne les incitent pas à des explications conscientes et réfléchies comme celles où se complaît, par exemple, la fine dialectique grecque. Ils conquièrent l'univers, mais nulle part ils ne tracent un programme de politique impérialiste. Ils remplacent la république par la monarchie, mais c'est à peine s'ils indiquent discrètement, et seulement après coup, l'étonnante révolution qu'ils ont accomplie. De même, dirons-nous volontiers, il importe assez peu qu'on ne rencontre chez eux aucune trace de début sensationnel sur les droits des femmes: il est fort possible que, sans les avoir discutés ex professo, ils les aient, en réalité, progressivement reconnus et étendus. Ils peuvent bien avoir été féministes sans le dire, - au rebours de tant de gens qui disent l'être et qui ne le sont pas...
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