Bag om Les Villes tentaculaires
Avec plus d'un siècle d'avance, Emile Verhaeren se révèle être un visionnaire, celui des mégapoles du XXIe siècle qui envahissent la géographie de leurs tentacules routiers et ferroviaires semant un urbanisme étouffant qui ne laisse subsister, comme une hallucination, que le souvenir du monde ancien. À l'époque de leur publication les vers hallucinés de Verhaeren pouvaient passer pour des exagérations poétiques. Depuis, ils sont devenus la démonstration que les poètes peuvent être ouverts au ressac de cet infini qu'est l'avenir lorsque celui-ci amène dans le présent l'écho des tumultes futurs: Tout dit dans l'infini quelque chose à quelqu'un, une pensée emplit le tumulte superbe (Victor Hugo). C'est dans ce tumulte du monde à venir qu'Emile Verhaeren découvrait les villes tentaculaires que son progressisme politique utilisait pour faire de lui le chantre hypnotisé de ce monde qu'il redoutait car il connaissait la misère humaine charriée par l'industrie à travers les luttes sociales dont il était témoin (comme le peintre et sculpteur Constantin Meunier, contemporain de Verhaeren, chantre de la tragédie du travail industriel et de sa grandeur aussi).
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