Bag om L'Europe et le Directoire
Le Comité de Salut public de l'an III et le Directoire, qui en était le continuateur, avaient assigné pour terme à la guerre la conquête des limites de la Gaule, les limites naturelles comme on les nommait alors. Ces limites, sauf la place de Mayence, étaient conquises depuis 1795; mais il s'agissait de se les faire céder par l'Allemagne, de les faire reconnaître par l'Europe, enfin de transformer en possession pacifique, de droit, l'occupation militaire, de fait. C'était l'objet de la guerre qui s'était prolongée deux ans après la conquête et avait été suspendue, en octobre 1797, à Campo-Formio. Par ce traité, l'Autriche, avait cédé, ou plutôt échangé, les Pays-Bas, et promis secrètement de prêter, moyennant salaire, ses bons offices à la cession de la plus grande partie des territoires allemands de la rive gauche du Rhin par l'Empire, qui, seul, avait qualité pour les céder. La Prusse, à Berlin, en 1796, avait, pour les territoires qu'elle possédait sur cette rive gauche, conclu une convention éventuelle d'échange. Un congrès des États de l'Empire était convoqué à Rastadt. Mais la cession faite, rien ne serait achevé et tous les traités demeureraient vains tant que l'Angleterre n'y aurait pas consenti. Pour la contraindre, autant que pour s'assurer la libre possession de la Belgique, le Comité de l'an III avait conquis la Hollande et se l'était assujettie; le Directoire s'était assuré l'alliance de l'Espagne et il espérait entraîner cette cour par l'appât d'un partage du Portugal. L'annonce de la paix avec l'Autriche avait été accompagnée d'un cri de guerre contre les Anglais. Le Directoire réunit à grand fracas une armée d'invasion qui devait être commandée par Bonaparte...
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