Bag om Madame de Ferneuse
...On avait quitté, quelques jours auparavant, l'Europe assombrie par les brumes et les longues nuits de novembre, et, chaque matin, sur la mer pourtant toujours déserte et semblable à elle-même, on sentait monter plus éclatante et plus forte la puissance victorieuse du soleil. Déjà les passagers auraient souffert de la chaleur, sans le souffle des vents alizés et sans l'aménagement confortable du luxueux navire. Quotidiennement, dès l'aube, l'équipage arrosait la dunette. Et les frais planchers, sous l'ombre des toiles tendues, gardaient pendant quelques heures, autour des longs sièges d'osier, le bienfait de cette ablution. Quand les rayons, plus verticaux, achevaient de dévorer la dernière trace humide, et rendaient le bois et les cuivres si brûlants qu'on n'y pouvait poser la main, les pensionnaires de la maison flottante descendaient dans les salons clos, non sans avoir, presque tous, passé par l'une des salles de douche. Ils s'assoupissaient, lisaient ou causaient à voix indolente, auprès des plateaux chargés de boissons glacées...
Vis mere