Bag om Mirabeau et la cour de Louis XVI
" Comment diriger la révolution de 89 et la consolider en la tempérant, voilà l'intérêt de ce que j'appellerais volontiers la première partie de cette correspondance, qui va depuis le commencement de 1789 jusqu'au mois d'avril 1791, c'est-à-dire jusqu'à la mort de Mirabeau: c'est la partie la plus importante. Comment sauver le roi, et plus tard, hélas ! comment sauver la reine, voilà l'intérêt de la seconde, et, si j'avais à choisir l'épigraphe de ces deux parties, je prendrais ces paroles de M. le comte de La Marck: Ce ne sont pas les chances qui nous manquent; mais qu'importent les chances, si une incurable faiblesse les laisse toutes échapper ? Telle est en effet la leçon qui sort de toutes les pages de cette correspondance. Non; si la révolution n'a pas pu être dirigée et tempérée de 89 à 91, si le roi- t la reine n'ont pas pu être sauvés de 91 à 93, ce n'est point seulement à la fatalité des événements qu'il faut s'en prendre, ce ne sont point les chances qui ont manqué aux hommes, ce sont les hommes qui ont manqué aux chances. Il y a eu d'affreux malheurs, d'épouvantables catastrophes; mais ces malheurs et ces catastrophes ont en pour cause la méchanceté des uns et la faiblesse des autres. Ne faisons donc plus de l'histoire de la révolution française un argument pour le fatalisme oriental; ne disons pas Dieu l'a voulu ! Non; Dieu l'a permis comme il permet le mal ici-bas à la liberté humaine..."
Vis mere