Bag om Picrate et Siméon
... Picrate rageait. Il bondit, résolu, puisqu'il le fallait, à escalader un fiacre, afin de se mettre au niveau de l'odieux ennemi. Celui-ci, de son fouet, cingla. Picrate dédaigna les coups. En peu d'instants, suivi de son chariot comme un colimaçon de sa coquille, mais leste des bras comme un singe, il eut accompli son ascension. Le cocher, qui ne voulait pas le jeter bas et qui cherchait à se délivrer de ce démon, descendit de l'autre côté sur la chaussée, en toute hâte, abandonnant son fouet. Picrate saisit le fouet et, drôlement enchâssé entre le siège et le tablier, il fouetta autour de lui, en cercle, aussi loin que ses bras, bien allongés, pouvaient aller. Et il vociférait, à l'adresse de tout le monde, et de la destinée, et de la providence, de mortelles injures. On méprisa les injures; même on en rit, et, pour se garer des coups de fouet, on s'écarta. Mais Picrate, de la main gauche, tint les guides, prêt à utiliser le fiacre comme un char de combat. Il fallut qu'on se précipitât sur le cheval, qui s'agitait, et qu'on se précipitât aussi sur Picrate et qu'on le déposât sur le trottoir. Ce ne fut point aisé...
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