Bag om Rome et la Renaissance
" Je connais peu de lectures aussi décevantes que les Légations de Machiavel qui ont rapport au pape Jules II. Envoyé par son gouvernement auprès du conclave de 1503, et témoin de l'élection et des premiers actes du nouveau pontife, le secrétaire d'État florentin, dans ses dépêches, se montre surtout préoccupé de son cher César Borgia. Il l'a connu, l'année précédente, en Romagne, au faîte de sa prospérité factice et de ses crimes abominables, et a conçu pour lui l'étrange enthousiasme que l'on sait; il le retrouve maintenant prisonnier du Vatican, déchu de toute puissance, profondément humilié et méprisable, et il le méprise en conséquence; mais il n'en continue pas moins à subir la fascination première: il la subira tout le long de sa vie ! Quant à ce Giuliano della Rovere qui vient d'être élevé sur le trône de saint Pierre (26 novembre 1503) et que l'Italie appellera bientôt il pontefice terribile, le fin diplomate des bords de l'Amo n'en fait pas grand cas, en somme, et ne lui porte le moindre intérêt, pas même celui de la curiosité..."
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