Bag om Conte 4
Sur la route L'autre jour, j'ai rencontré sur la route le vieux Ibire. Il ramassait des feuilles sèches pour couvrir ses navets. Je lui appris que la Chambre avait voté l'expédition de Madagascar. - Eh bien, oui ! fit-il... Qu'est-ce que c'est encore que cette manigance-là ? (Car le vieux Ibire se méfie, maintenant, quand la Chambre vote quelque chose, et même lorsqu'elle ne vote rien. Au seul mot de Chambre ou de député, instinctivement, par un geste rapide, le bonhomme garantit, de ses deux mains, ses deux poches, comme s'il y avait encore quelque chose à prendre, depuis le temps qu'on y puise.) - C'est, lui répondis-je, que nous sommes trop riches, que nous ne savons que faire de nos millions !... Il faut bien les dépenser joyeusement... Bien entendu, je ne parle pas des quinze mille jeunes gars de France qui vont aller pourrir dans les marais de là -bas... Des soldats, c'est leur métier de pourrir quelque part, pas vrai ?... Et l'on ne pouvait pas trouver mieux, pour cela, que Madagascar !
Vis mere