Gør som tusindvis af andre bogelskere
Tilmeld dig nyhedsbrevet og få gode tilbud og inspiration til din næste læsning.
Ved tilmelding accepterer du vores persondatapolitik.Du kan altid afmelde dig igen.
Cette histoire de la Bretagne racontée par ses historiens est un ouvrage de référence pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de la région. Le livre propose une lecture croisée de l'histoire de la Bretagne à travers les écrits de ses principales figures historiques, de la Grande-Bretagne à la Gaule romaine en passant par le Moyen Ãge et la Révolution française.This work has been selected by scholars as being culturally important, and is part of the knowledge base of civilization as we know it.This work is in the "public domain in the United States of America, and possibly other nations. Within the United States, you may freely copy and distribute this work, as no entity (individual or corporate) has a copyright on the body of the work.Scholars believe, and we concur, that this work is important enough to be preserved, reproduced, and made generally available to the public. We appreciate your support of the preservation process, and thank you for being an important part of keeping this knowledge alive and relevant.
"La Russie et l'Angleterre dans l'Asie centrale" de Guillaume Lejean. Géographe et explorateur (1824-1871).
" ...Le voyageur qui longe la côte africaine de la Mer-Rouge et qui n'a eu sous les yeux, depuis Suez, que des dunes ou de petites montagnes fauves, décousues, monotones d'aspect, voit, en approchant de l'îlot madréporique de Massaoua, se profiler à l'horizon une sorte de longue et haute muraille que dominent, comme des vigies, trois ou quatre cimes ordinairement perdues dans les nuages. C'est la rampe la plus avancée d'un immense plateau de deux cents lieues de large sur une longueur encore mal déterminée, et ce plateau, qui surplombe le littoral d'une hauteur moyenne de 2,300 mètres, est toute l'Abyssinie. Jamais état n'eut ses limites tracées d'une main plus inflexible par la nature. Ce plateau, qui a la température moyenne de l'Europe centrale, et où à peine un vingtième du sol demeure sans culture, est composé de terres arables pouvant lutter de fécondité avec celles de la Flandre ou de l'Ukraine, sillonnées par deux fleuves et deux cents rivières ou ruisseaux permanents dont les eaux, habilement aménagées, entretiennent partout la végétation et la vie. Au pied des montagnes, une plaine jaune, nue, pierreuse et ondulée, semée de gommiers et autres arbres épineux, prolonge jusqu'à la mer ses sables et ses lits de torrents desséchés, où quelques milliers de nomades cherchent d'indigentes pâtures et des eaux souvent saumâtres. L'air brûlant qu'on y respire est funeste aux Abyssins, qui y trouvent le redoutable nefas, la fièvre mortelle des basses terres: aussi ne paraissent-ils y avoir formé depuis des siècles aucun établissement durable. Il est vrai que la même cause physique qui leur défend les conquêtes au Soudan les a toujours garantis contre leurs voisins musulmans du Nil ou de la Mer-Rouge..."
Nos lecteurs n'ont peut-être pas oublié le tableau que nous avons tracé, il y a trois ans, des événements qui avaient signalé à l'attention de l'Europe le pays semi-légendaire de l'Abyssinie. Dans ces rapides esquisses, nous exposions les origines d'un conflit qui ne semblait pas alors appelé à prendre les graves proportions qu'il a aujourd'hui. Quels que fussent les motifs réels de l'arrestation arbitraire du consul anglais, M. Duncan Cameron, il paraissait improbable que Théodore II, avec l'intelligence supérieure qu'on ne peut lui contester, songeât sérieusement à provoquer une lutte où il n'avait rien à gagner, et où ses puissants ennemis pouvaient compter sur le concours de la moitié de l'Abyssinie, insurgée depuis plus de cinq ans. Cependant l'improbable s'est réalisé : aux premières provocations du roi des rois est venu s'ajouter le fait plus grave de l'arrestation, sans motif connu, de la mission anglaise chargée de négocier la délivrance des captifs...
" On sait que l'Abyssinie est un vaste plateau dont la pointe la plus avancée vers le nord surplombe le sahel ou littoral de la Mer-Rouge d'une hauteur de près de sept mille pieds. A quelques lieues de ce plateau s'élève sur un îlot madréporique la petite ville de Massouah, exposée à toutes les influences d'une température énergiquement caractérisée par ce proverbe anglo-indien : Pondichéry est un bain chaud, Aden une fournaise, Massouah l'enfer. -Malgré sa fâcheuse réputation au point de vue du climat, cette ville de huit mille âmes n'en jouit pas moins comme centre commercial d'une célébrité toute particulière en Égypte aussi bien qu'en Abyssinie ; elle la doit à son port, le plus animé, le plus important de la Mer-Rouge après celui de Djeddah. Massouah mérite aussi à un autre titre d'attirer l'attention du voyageur. La région de huit lieues d'étendue qui forme en face de l'îlot où elle s'élève les rampes inférieures du plateau abyssin est occupée par trois ou quatre tribus qui peuvent compter parmi les populations les plus originales de cette partie de l'Orient. Divisées en trois grandes fractions, - les Bogos, les Halhal et les Menza, - et possédant une cinquantaine de villages, ces tribus, restées indépendantes entré l'Égypte et l'Abyssinie, et qui forment des républiques pastorales régies par des institutions assez analogues à celles des primitives sociétés italiques, appellent par une touchante illusion d'amour-propre national leur pays le Sennaheit, c'est-à-dire le beau pays, le pays par excellence..."
" Les graves événements survenus en l'Europe depuis un an n'ont pas absorbé l'attention générale au point de laisser passer inaperçus les faits qui viennent de s'accomplir dans l'Asie centrale, et qui ont si profondément modifié les conditions politiques de cette partie de l'Orient. Déjà il y a près de trente ans une situation analogue avait répandu dans l'Inde une panique qui poussa les Anglais, désireux de neutraliser les progrès de la Russie, à entreprendre cette expédition de l'Afghanistan qui fut aussi désastreuse dans-ses résultats qu'elle avait été impolitique et étourdie dans sa conception. Aujourd'hui, s'il faut s'en rapporter au ton général, de la presse anglo-indienne, la marche des armées russes sur l'Oxus et leur présence à cent cinquante lieues des frontières de l'Inde ne préoccupent que médiocrement l'Angleterre, peut-être même la préoccupent-elles moins que nous. Sans rechercher la raison de ce revirement, je veux essayer de prouver trois choses dont je suis fermement convaincu : d'abord l'invasion, puis la conquête du Turkestan par les Russes n'a été qu'un acte de légitime défense ; elle n'est menaçante pour aucun intérêt européen, pas plus pour l'Inde anglaise que pour nous ; enfin, bien loin d'être une calamité pour les populations conquises, elle est la seule voie de salut ouverte à ces peuples, éternellement incapables de s'organiser et de se gouverner seuls..."
... Le voyageur qui longe la côte africaine de la Mer-Rouge et qui n'a eu sous les yeux, depuis Suez, que des dunes ou de petites montagnes fauves, décousues, monotones d'aspect, voit, en approchant de l'îlot madréporique de Massaoua, se profiler à l'horizon une sorte de longue et haute muraille que dominent, comme des vigies, trois ou quatre cimes ordinairement perdues dans les nuages. C'est la rampe la plus avancée d'un immense plateau de deux cents lieues de large sur une longueur encore mal déterminée, et ce plateau, qui surplombe le littoral d'une hauteur moyenne de 2,300 mètres, est toute l'Abyssinie. Jamais état n'eut ses limites tracées d'une main plus inflexible par la nature. Ce plateau, qui a la température moyenne de l'Europe centrale, et où à peine un vingtième du sol demeure sans culture, est composé de terres arables pouvant lutter de fécondité avec celles de la Flandre ou de l'Ukraine, sillonnées par deux fleuves et deux cents rivières ou ruisseaux permanents dont les eaux, habilement aménagées, entretiennent partout la végétation et la vie...
" On sait que l'Abyssinie est un vaste plateau dont la pointe la plus avancée vers le nord surplombe le sahel ou littoral de la Mer-Rouge d'une hauteur de près de sept mille pieds. A quelques lieues de ce plateau s'élève sur un îlot madréporique la petite ville de Massouah, exposée à toutes les influences d'une température énergiquement caractérisée par ce proverbe anglo-indien: Pondichéry est un bain chaud, Aden une fournaise, Massouah l'enfer. -Malgré sa fâcheuse réputation au point de vue du climat, cette ville de huit mille âmes n'en jouit pas moins comme centre commercial d'une célébrité toute particulière en Égypte aussi bien qu'en Abyssinie; elle la doit à son port, le plus animé, le plus important de la Mer-Rouge après celui de Djeddah. Massouah mérite aussi à un autre titre d'attirer l'attention du voyageur. La région de huit lieues d'étendue qui forme en face de l'îlot où elle s'élève les rampes inférieures du plateau abyssin est occupée par trois ou quatre tribus qui peuvent compter parmi les populations les plus originales de cette partie de l'Orient. Divisées en trois grandes fractions, - les Bogos, les Halhal et les Menza, - et possédant une cinquantaine de villages, ces tribus, restées indépendantes entré l'Égypte et l'Abyssinie, et qui forment des républiques pastorales régies par des institutions assez analogues à celles des primitives sociétés italiques, appellent par une touchante illusion d'amour-propre national leur pays le Sennaheit, c'est-à-dire le beau pays, le pays par excellence..."
" Nos lecteurs n'ont peut-être pas oublié le tableau que nous avons tracé, il y a trois ans, des événements qui avaient signalé à l'attention de l'Europe le pays semi-légendaire de l'Abyssinie. Dans ces rapides esquisses, nous exposions les origines d'un conflit qui ne semblait pas alors appelé à prendre les graves proportions qu'il a aujourd'hui. Quels que fussent les motifs réels de l'arrestation arbitraire du consul anglais, M. Duncan Cameron, il paraissait improbable que Théodore II, avec l'intelligence supérieure qu'on ne peut lui contester, songeât sérieusement à provoquer une lutte où il n'avait rien à gagner, et où ses puissants ennemis pouvaient compter sur le concours de la moitié de l'Abyssinie, insurgée depuis plus de cinq ans. Cependant l'improbable s'est réalisé aux premières provocations du roi des rois est venu s'ajouter le fait plus grave de l'arrestation, sans motif connu, de la mission anglaise chargée de négocier la délivrance des captifs. Après de légitimes hésitations, le gouvernement britannique a dû prendre la responsabilité d'affronter les chances d'une expédition dispendieuse et lointaine. L'honneur de l'Angleterre, la nécessité de rétablir son prestige compromis en Orient par la longue impunité de l'agresseur, exigeaient cet effort. Ne soyons pas trop surpris si cette expédition excite chez nos voisins une émotion qui peut nous sembler excessive, à ne considérer que l'importance matérielle du conflit et le chiffre des forces engagées. S'il s'agissait de châtier quelques-uns des sauvages tyranneaux de l'Himalaya ou de l'Afghanistan, l'Angleterre y emploierait autant d'hommes et de millions qu'elle en aventure en ce moment sur le plateau abyssin; mais on peut hardiment affirmer que le public anglais ne prêterait pas aux bulletins d'une pareille guerre une attention aussi vive qu'aux télégrammes qui lui arrivent en ce moment de Sanafé..."
Tilmeld dig nyhedsbrevet og få gode tilbud og inspiration til din næste læsning.
Ved tilmelding accepterer du vores persondatapolitik.