Bag om La Ferme de Champ-de-l'Épine
Le voyageur qui remonte, à partir de la rivière d'Ain, dont il est un des plus faibles affluents, le ruisseau poissonneux de l'Angillon, arrive, après deux heures environ de marche, au village de Chapois. Situe à distance à peu près égale entre les trois petites villes de Noseroy, Salins et Champagnole, ce village n'offre par lui-même rien de remarquable. Otez l'église, la maison commune, le chalet, deux vieilles tours en ruines: il ne reste plus qu'un assemblage d'habitations rustiques dont l'aspect extérieur n'a rien de très séduisant. On connaît la ferme comtoise avec sa toiture d'ancelles ou bardeaux, son appentis destiné à abriter la provision de bois, sa chambre à poêle ou plus simplement son poêle, son abeiller (rucher) et sa citerne faisant face au malras ou fumier, sur lequel caquettent deux ou trois poules sous la surveillance de Sultan Chante-Clair. Je passe sous silence le grenier à foin, la grange et l'écurie, dont une violente odeur ammoniacale trahit souvent la propreté douteuse. Tel est le type à peu près invariable de la maison de culture en Franche-Comté, et tel est aussi le tableau plus exact qu'attrayant d'une ferme à Chapois. Le village est d'ailleurs situé, comme on dit, dans un fond, ce qui indique suffisamment qu'on n'y jouit ni d'une vue bien étendue ni d'un air bien salubre...
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