Bag om La Frontière
Nous sommes en 1910, et le vieux Morestal n'a toujours pas assumé la défaite de la France face à l'Allemagne en 1870. Revanchard, il scrute la frontière franco-allemande à l'aide de son télescope sur pied dès que l'occasion se présente. Chaque incident frontalier, chaque faux pas le ravit, et il s'exclame : «ça va recommencer comme en 70!» Pourtant sa fibre patriotique est loin de satisfaire son fils Philippe, attiré par la jolie Suzanne et résolu à faire entendre à son père sa voix de pacifiste. Mais un matin, alors que Morestal patrouillait la frontière, il disparait sans laisser de trace. L'incident déclenche une série d'évènements aux conséquences désastreuses.
«La Frontière» est à la fois un roman historique, paru à la veille de la Première Guerre mondiale, et un roman d'anticipation. Maurice Leblanc, père d'Arsène Lupin, révèle avec adresse l'angoisse, le mensonge, la haine des deux opposants, ainsi que les tensions de ce conflit du début du XXème siècle aux proportions démesurées.
Maurice Leblanc (1864-1941) est l’auteur de nombreux romans policiers, mais il est surtout le père du fameux Arsène Lupin. Né d’une famille de négociant, il fuit en Ecosse durant la guerre franco-allemande, puis revient étudier à Rouen. Déjà, il fréquente Gustave Flaubert et Guy de Maupassant. Il refuse de faire le travail imposé par son père dans une fabrique de cadres, et s’oriente vers le métier d’écrivain. Avec ses romans-feuilletons («Une femme», en 1893) il attise la curiosité de quelques auteurs célèbres, dont Alphonse Daudet. Mais c’est lorsqu’il publie en 1905 «L'Arrestation d’Arsène Lupin», sur le modèle de Sherlock Holmes, qu’il connaît un succès retentissant. Il continue sur sa lancée avec «Arsène Lupin contre Herlock Sholmès» qui provoque la colère de Conan Doyle. Il renforce son personnage Arsène Lupin au fil de sa carrière, et aujourd’hui encore, on ne cesse d’apprécier ce gentleman-cambrioleur en livre, en film ou en série.
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