Bag om La Science moderne et la philosophie des causes finales
" ... Le principe de finalité a-t-il les mêmes caractères de nécessité, d'universalité, d'évidence, que le principe de causalité ? De grands philosophes l'ont cru, Aristote, Leibniz, Jouffroy. M. Ravaisson, s'inspirant de la pensée d'Aristote, en fait le principe indiscutable de toute métaphysique digne de ce nom. M. Janet ne va pas jusque-là; il fait observer que, tandis que l'esprit ne peut se refuser à reconnaître une cause à tout changement dans la nature, il ne subit plus la même nécessité, s'il s'agit de rapporter un résultat quelconque à une fin. La preuve en est dans la croyance générale au hasard. Dira-t-on que le hasard n'est que le mot de l'ignorance ? Cela est vrai, si l'on entend par là une sorte de divinité mystérieuse, telle qu'on dépeint la Fortune, qui manierait à l'aveugle le fil de nos destinées. C'est cette personnification du hasard qui en fait un mot vide de sens. Le hasard bien défini n'est pas la négation pure et simple d'une cause, un effet sans cause n'étant qu'un mot vide de sens; il est la négation de toute loi, ce qui est bien différent..."
Vis mere