Bag om L'Amérique avant Christophe Colomb
Toutes recherches ayant pour objet les temps primitifs de l'humanité sont accueillies avec faveur en ce moment par le public lettré. On est désireux de savoir ce que furent et comment vécurent les premiers hommes. Depuis qu'il est admis que tous les peuples, même ceux qui tiennent aujourd'hui le premier rang parmi les nations civilisées, ont eu leur période d'enfance, on s'intéresse davantage aux tribus encore barbares ou récemment émergées de la barbarie qui sont le témoignage vivant de ce que nos ancêtres durent être jadis. Cette science de l'archéologie préhistorique, science tout à fait moderne, a fait des progrès rapides. Il est démontré déjà que les nations disséminées à la surface de la terre, de l'embouchure du Gange jusqu'en Irlande, sont issues d'une souche unique. Les érudits ont presque réussi à retracer les migrations qui les ont conduites, celles-ci au nord, celles-là au midi. Cela ne suffit pas. On veut savoir si cette communauté d'origine s'étend à d'autres populations du globe, on demande quelle variété de circonstances a favorisé l'essor des unes tandis que d'autres continuaient de vivre à l'état sauvage. Les études de ce genre sont souvent très complexes. Dans l'ancien monde, par exemple, les événements de la vie ont si bien confondu les races, qu'il est malaisé de retrouver chez les individus de l'époque actuelle les vestiges de ce que furent leurs précurseurs il y a quelques milliers d'années. En Amérique, la tâche serait plus facile en apparence parce que les habitants du Nouveau-Monde ont vécu, - du moins on peut l'imaginer, - dans un isolement presque absolu jusqu'à l'arrivée de Christophe Colomb...
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