Bag om Le Duel de Marie de Medicis et de Richelieu
"... Les haines sont plus vives pour succéder aux longues amitiés. On sait qu'avant d'être l'ennemi de Marie de Médicis, Richelieu avait été son protégé, nous dirions presque sa créature, si ce mot injurieux pouvait s'appliquer aux hommes de sa sorte. Contraint de quitter le ministère après l'assassinat du maréchal d'Ancre, Richelieu continua à entretenir des rapports avec la reine mère, dont les disgrâces avaient commencé. Il fut exilé à Avignon, mais dans son exil il n'était pas uniquement occupé d'écrire son Instruction du chrétien. La reine mère, prisonnière au château de Blois, s'évada dans la nuit du 21 au 22 février 1619, par les soins de duc d'Epernon. La cour employa l'évêque de Luçon pour la ramener; Richelieu profita des circonstances pour relever l'édifice de sa fortune, il s'efforça de rendre à la reine mère la première place pour la partager avec elle. D'Épernon, qui avait traité avec son roi de puissance à puissance, n'obtint ni l'héritage du connétable de Luynes ni même la reconnaissance de la reine mère. Elle ne donna qu'un diamant à celui qui l'avait fait sortir de prison. Elle a ouï dire, dit le Gascon, que les princes sont ingrats et veut faire croire que ses ancestres ne sont point des mercadans. La reine justifia bientôt ce nom de balourde qu'on lui donnait volontiers; elle ne se défia point de Richelieu, elle le fit cardinal et lui ouvrit l'entrée du conseil. Richelieu en fit sortir le surintendant des finances, La Vieuville, qui l'y avait appelé; le 12 août 1624, il était premier ministre..."
Vis mere