Bag om Les Volcans de Java
" ... Ce n'est pas la paresse seulement, c'est une terreur superstitieuse qui empêche les Javanais mahométans de gravir la cime des volcans: ils n'aiment pas à quitter les régions basses, couvertes de champs de riz, au-dessus desquelles s'élèvent, comme des îles dans la mer, les pitons redoutés. Protégés contre la chaleur accablante des plaines dans leurs villages qui s'abritent sous des bois de cocotiers et de palmiers, ils ne quittent jamais ces oasis de verdure pour aller respirer l'air plus frais des hautes cimes. Aussi les cratères des volcans furent-ils le dernier refuge des sectateurs de Siva, quand les mahométans firent la conquête de l'île vers 1470. On y trouve souvent des ruines d'anciens temples. L'adoration des forces terribles dont les volcans sont le foyer devait naturellement tenir une grande place dans les croyances primitives de ces contrées, et le culte de Siva, la divinité de la destruction, y était dominant. Le volcan Séméru, le plus élevé de l'île, était appelé le Mont-Sacré; le Sumbing, qui se trouve au milieu de l'île, était le clou qui avait servi à fixer Java contre la terre. On trouve des restes de monuments religieux à des hauteurs très considérables. Sur le plateau élevé qui forme le fond de l'ancien cratère du volcan Dïeng, il y a des milliers de blocs cubiques, débris des anciens temples. Ils étaient simplement formés par une suite de terrasses entourées de murailles, disposées en étages successifs sur les pentes de la montagne, et reliées l'une à l'autre par des escaliers..."
Vis mere