Bag om À propos des Charmettes
Un excellent ami que j'ai perdu m'avait fait autrefois en quelques lignes la description des Charmettes. Ces lignes, et ma réponse à ce fragment de sa lettre, ont été publiées il y a déjà longtemps. Je n'ai pas la fatuité de croire que l'on s'en souvienne; aussi résumerai-je en peu de mots les réflexions du Malgache et les miennes. - Que de douces et tristes pensées, me disait mon ami en revenant des Charmettes, évoqué la vue de ces chaumières! Leur histoire est celle de nos plus beaux jours. - Oui, sans doute, lui répondais-je, Rousseau nous a fait vivre de sa vie à l'âge où nous étions poètes et où nous ne raisonnions pas. Nous lui passions tout, nous l'aimions en dépit de tout. L'aimons-nous encore? Après avoir posé cette question à mon ami, je me hâtais de répondre: - Oui! Quant à moi je lui reste fidèle, - et j'aurais pu ajouter fidèle comme au père qui m'a engendré, car s'il ne m'a pas légué son génie, il m'a transmis, comme à tous les artistes de mon temps, l'amour de la nature, l'enthousiasme du vrai, le mépris de la vie factice et le dégoût des vanités du monde...
Vis mere