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... On voit bien que l'excentricité anglaise ne fait faute à pas un de ces voyageurs. Chacun a son parti pris et son idée fixe, quelquefois assez triste, comme chez M. Hill, que poursuit en tous lieux le fantôme du papisme, et qui se ferait plutôt renégat et circoncis que chrétien catholique. Ni M. Hill, ni lord Nugent, ne nous ont captivé, tout respectables qu'ils soient. Nous nous sommes laissé attirer et séduire par des originalités plus capricieuses et plus douces. Nous avons lu M. Cameron par exemple, le chevalier errant de l'empereur de Russie; M. White, l'observateur infatigable des rues de Constantinople; enfin l'auteur anonyme d'Eothen, railleur sans pitié des splendeurs et des ruines orientales. Ceux-là, nous les avons suivis, nous les avons étudiés, nous les aimons, l'auteur d'Eothen surtout, qui est un humoriste pur, et qui appartient à une famille d'esprits libres, penseurs que rien ne discipline, poètes que rien n'entrave, obéissant à leurs impressions vraies. Montaigne n'était pas d'une autre race, et c'est un des plus aimables chefs de cette famille que nous estimons tant...
Oublieuse de sa vocation supérieure, dédaignant l'idéal, la musique semblait alors n'avoir qu'un but: fournir au chanteur l'occasion de briller, associant de gaîté de coeur ses effets à ceux de sopranistes d'une virtuosité vocale souvent merveilleuse, mais dont les intentions et l'intelligence dramatiques étaient, selon toute apparence, au-dessous même de ce que nous montrent les étoiles du théâtre contemporain. Réagir contre un si ridicule asservissement devenait une loi; l'Allemagne intervint, et, s'emparant de la forme lyrique italienne, elle entreprit de la redresser et de l'organiser dramatiquement. Jusque-là tout est bien; mais, pour que le système eût toute son autorité, il faudrait que Mozart eût précédé Gluck, et l'histoire nous enseigne justement le contraire. Gluck, dans la pensée des orthodoxes, étant un progrès sur l'auteur de Don Juan, Mozart leur devient un génie encombrant, ils ne savent que faire de lui, et le classent parmi les compositeurs de musique absolue: Mozart, en même temps que des opéras, n'a-t-il pas écrit des symphonies et des sonates ? N'en parlons plus, c'est un spécialiste, une de ces natures trop essentiellement musicales pour ne pas se refuser à faire de larges concessions à l'économie théâtrale...
Il existait au XVIIIe siècle un sentiment que nous ne connaissons plus aujourd'hui: on avait alors avec une femme d'esprit une liaison tout intellectuelle, épistolaire, si je puis m'exprimer ainsi, et cela sans que personne songeât à le trouver mauvais, pas même le mari, qu'on admettait tout le premier dans les secrets de la correspondance. C'était un attachement qu'on ne définit guère, de l'amitié si l'on veut, mais plus tendre et plus chaleureuse, de l'amour qui prétendait n'être que de l'amitié, quelque chose enfin qui rappelait la chevalerie dans le monde de l'intelligence. On tenait journal l'un pour l'autre, on s'écrivait mille bagatelles qui nous font sourire aujourd'hui et qui charmaient. Du reste, tout cela n'empêchait pas d'aimer ailleurs; si la pensée était prise, le coeur ne l'était qu'à demi, et les sens restaient libres; et puis les vicissitudes de la passion formaient comme autant d'épisodes dont le roman s'embellissait. C'est à ce sentiment mixte, qui n'est après tout que le sentiment de Pétrarque pour Laure, dégagé du mysticisme du XVe siècle, que nous devons ces lettres de Goethe à la comtesse Auguste Stolberg, avec cette circonstance tout originale que Goethe et la comtesse Stolberg ne se connaissaient que par intermédiaires, et commencèrent, sans jamais s'être vus, une correspondance des plus intimes...
La guerre de Hongrie aura tôt ou tard son histoire définitive. À côté des sources officielles qui en Russie et en Autriche se sont déjà produites, la littérature des mémoires et des confidences personnelles vient à son tour apporter de nouvelles lumières sur quelques-uns des principaux acteurs du drame madgyar. En ce point, l'ouvrage que le général Goergei vient de publier ne saurait trop attirer l'attention. Pour la première fois une voix grave et autorisée s'élève du sein de la patrie hongroise, et cette voix est celle du jeune général qui, durant une campagne d'un an et demi, a porté le plus haut la gloire des armes nationales. Suivez Goergei, et il vous introduira dans le camp madgyar, à la diète de Pesth et de Débreczin, et jusque dans le sanctuaire de cette camarilla mystérieuse dont les puérilités et les intrigues, après avoir tout compromis, devaient tout perdre. Chose édifiante et curieuse que de voir aux prises ces deux héros de la révolution hongroise: Kossuth et Goergei, l'homme de tribune et l'homme d'épée, le soldat et l'orateur. L'histoire de cet antagonisme d'avance pressenti n'est au fond que l'histoire de toutes les révolutions...
Quelque soit le sentiment qu'on professe à l'endroit de la domination étrangère en Italie, il est impossible aujourd'hui de ne pas reconnaître les services que l'armée autrichienne a rendus à la cause de la civilisation pendant les années 1848 et 1849. Ce que nous disons ici, les coeurs les plus sympathiques à cette noble terre n'ont point à le prendre en mauvaise part, car c'est la révolution européenne plus encore que l'indépendance nationale que l'Autriche a vaincue en Italie, et là-dessus les Piémontais eux-mêmes sont d'accord. Lisez l'ouvrage remarquable à plus d'un titre, quoique trop personnel peut-être, que le général Bava a écrit sur cette guerre, - et vous verrez quelle détestable impression ont laissée de ce côté Mazzini et ses tristes complices. Un officier autrichien ne s'exprimerait pas sur leur compte avec plus de dédain et d'amertume. Il était dans la destinée de ces hommes hypocrites et pervers de soulever contre eux, à un moment donné, ceux-là même qui le plus généreusement avaient obéi à l'impulsion de leur propagande. On devait finir par comprendre dans le camp de Charles-Albert que les plus implacables ennemis de la monarchie piémontaise n'étaient pas sous les drapeaux de Radetzky, et la journée de Gênes, où le général de La Marmora eut affaire aux mêmes adversaires que Wimpffen, Haynau et d'Aspre foudroyaient dans Livourne, Bologne et Brescia, vint démontrer suffisamment que si la première phase de cette guerre avait eu pour objet l'extermination des barbares tudesques, il s'agissait purement et simplement, dans la seconde, de jeter à bas toute espèce de pouvoir sans tenir acte de la nationalité de son origine...
Pour peu qu'on se soit attardé quelque temps dans certaines résidences de l'Allemagne, qu'on ait étudié leurs annales privées, parcouru leurs jardins, leurs châteaux, leurs bibliothèques, leurs galeries de portraits, on aura remarqué la singulière influence que l'exemple de Louis XIV exerçait au XVIIe siècle sur la plupart des princes du saint-empire. Tout en faisant cause commune avec les ennemis de la France, tout en se liguant contre elle avec la Hollande et les Pays-Bas, on subissait à distance l'ascendant suprême du grand roi, on copiait son attitude, on l'imitait dans ses magnificences et ses amours. S'il me fallait trouver une période intermédiaire entre le relâchement des moeurs au XVIIe siècle et la licence du XVIIIe, c'est en Allemagne que je la chercherais. Chacun de ces électeurs, chacun de ces ducs et de ces princes veut avoir son Versailles et son Marly; mais, comme une copie renchérit toujours sur l'original, les faiblesses de Louis XIV perdent chez ses imitateurs d'outre-Rhin cet air de grandeur qui les dissimule aux yeux du monde, et pour la première fois se dépouillent de ces réserves décentes qui sont comme un hommage rendu à la vertu. Vous n'êtes pas encore au Parc-aux-Cerfs, mais déjà vous n'êtes plus à Versailles, et cependant que d'aimables fantômes peuplent ces solitudes aujourd'hui silencieuses et délaissées de la Saxe-Électorale et du Hanovre! ...
" Dans cette déchéance momentanée que l'envahissement de l'esprit industriel a fait subir aux lettres depuis quelques années, c'est, personne ne le niera, le roman qui a surtout souffert. Rien n'était plus naturel: si aucun genre, pour être amené à sa vraie perfection, ne demande peut-être un don plus réel, un talent plus exercé, cette forme, en revanche, semble plus qu'une autre encourager l'inexpérience et appeler le métier. C'est là surtout que l'abus du talent est possible; c'est là que l'improvisation hâtée vient le plus facilement obéir aux avides exigences. Quoi de plus commode ? On n'a qu'à laisser courir sa plume, on n'a qu'à suivre au hasard les fantaisies d'une imagination rompue à la production comme à une besogne quotidienne. Le temps sans doute est la première loi de l'art, et plus d'un maître a cru naïvement que la composition, que le style, avaient leurs veilles nécessaires. Mais ce sont là des susceptibilités et des scrupules dont il est facile de se guérir. Si les vanités sont exigeantes, elles ont aussi leurs illusions: il suffit de prendre les profits du labeur pour les échéances de la gloire, et les annonces des journaux complices pour les échos de la popularité. Une question seulement reste à vider, c'est de savoir si le public, un instant leurré, est resté de la partie. Il faudrait être bien aveugle pour ne point s'apercevoir du dégoût presque universel qu'ont suscité tant de maladives productions, du discrédit marqué dans lequel tombe de plus en plus la littérature du jour..."
La vérité de l'histoire est souvent dans le cri d'un poète. Les gros livres ont leur parti-pris, leurs systèmes; les mémoires mentent; l'inspiration, il la faut subir. Écrivant, nous sommes de sang-froid: celui qui chante ne se possède plus; on n'est un lyrique qu'à ce prix. Les vrais inspirés perdent terre, et presque toujours en disent plus qu'ils ne voudraient. Qui ne connaît, ne sait par coeur l'ode d'Horace: Nunc est bibendum, nunc pede libero ! .. Il y a plus que la joie de la victoire dans ces fameuses strophes, il y a le cri de libération; l'âme de tout un peuple y respire. Un immense danger a menacé Rome: ce danger, les dieux l'ont conjuré; enfin on va donc revivre. Lisons ces vers comme on les doit lire, en nous reportant au centre des événements: les triomphes inespérés provoquent seuls de tels élans, cette exaltation capiteuse ne saurait être que le contre-coup d'une grande épouvante; être furieux, c'est n'avoir plus peur à force d'avoir peur, et dans ces cas-là la colombe frapperait l'épervier du bec. Vous vous dites: Faut-il que ces Romains aient tremblé pour triompher si bruyamment ! et quelle ennemie était donc cette Cléopâtre dont la disparition les soulageait d'un poids si lourd ? L'ode d'Horace est un document que revendique l'histoire; la supériorité de Cléopâtre y éclate de partout. A travers les jubilations de cet hymne entonné à la gloire du vainqueur, vous surprenez chez le poète un mouvement de sympathie, d'admiration involontaires pour la grande Égyptienne...
Il y a quelques années que, revenant des eaux, ma voiture se rompit, et je dus, en attendant qu'elle fût réparée, m'arrêter à Celle pour plusieurs heures. Ces lignes servent d'introduction à un récent écrit où les faits qui vont nous occuper sont discutés par un juge très compétent 1. L'auteur, homme du monde et possédant à fond cette imperturbable connaissance des généalogies princières qui m'a toujours semblé distinguer particulièrement la noblesse hanovrienne, profite de son loisir forcé pour visiter la résidence des anciens ducs de Celle. Après s'être promené dans ces jardins aujourd'hui abandonnés, il entre au château, en parcourt les mornes solitudes, et descend aux caveaux funèbres, où il s'arrête devant un cercueil d'apparence très humble, sans inscription, relégué au coin le plus obscur de la sombre et lugubre demeure. Ce cercueil, à ce qu'on suppose, contient les restes de l'infortunée princesse Sophie-Dorothée, femme de l'électeur George-Louis de Hanovre, plus tard roi d'Angleterre sous le nom de George Ier. D'explorations en explorations, inspiré par la mélancolie de ces solitudes, le voyageur est amené à dire son mot dans une question dont l'intérêt pathétique s'est ravivé de nos jours, grâce à l'infinité de matériaux inédits et de documents nouveaux exhumés et réunis par les laborieuses investigations d'un savant suédois. Cette question ne touche pas seulement à l'histoire de la maison de Hanovre, mais à celle de l'aventureuse famille des Koenigsmark...
Une idylle populaire, prise dans la vie réelle la plus basse et la plus sauvage, commencée au bruit de l'Océan germanique, et qui va s'éteindre au murmure de la mer Pacifique, remplit ces deux petits volumes, écrits avec gaucherie et pesanteur. Les faits en sont authentiques, avérés, attestés par les journaux du temps et les registres de l'autorité judiciaire; car la justice, qui se mêle assez volontiers des romans du peuple, a pris grande part à celui-ci. D'ailleurs la marquise de Cornwallis, aujourd'hui vivante, et le recteur actuel de Waltham, M. Richard Cobbold, ministre honorable de la communion anglicane, se portent caution du héros et de l'héroïne, si tant est que ces mots conviennent. C'étaient une villageoise de Nacton, près de la côte, et un matelot occupé de faire la contrebande. Quelque intérêt moral et même historique relève sans doute ces humbles aventures; elles annoncent et décrivent un état de moeurs extraordinaire et inconnu; toutefois je ne conseille ni aux dames poètes, ni aux statisticiens, ni aux savants, de perdre leur temps à lire une histoire d'amour aussi vulgaire. Ils sont avertis, et doivent se tenir sur leurs gardes; s'ils ne rencontrent dans ces pages, qui ne valent que par la réalité, ni érudition, ni métaphysique, ni grandes vues, ils ne s'en prendront qu'à eux-mêmes de les avoir abordées et parcourues...
" ... Les arts n'ont peut-être jamais pris en France un développement plus considérable que dans ces dernières années. On a immensément produit; mais les oeuvres sont plus variées que choisies. On reconnaît tout d'abord, en parcourant la vaste galerie du Musée, recouverte de tableaux modernes dans toute son étendue, cette facilité de conception et de reproduction qui caractérise le génie français. Dans toute cette peinture, il y a plus d'éclat que de solidité, plus d'aisance que de correction. Comme chez nos improvisateurs quotidiens, écrivains politiques ou littéraires, c'est rapide, c'est clair, c'est amusant, mais peu profond. Uni à la littérature par des harmonies communes, l'art est comme elle l'expression de la société. Chaque école, chaque secte, chaque petite église littéraire a son analogue chez les peintres. Nous avons les érudits, les naïfs, les penseurs, les analystes, les rêveurs, les philosophes et les néo-chrétiens. L'un recherche la chronique, l'autre l'anecdote dramatique, quelques-uns l'histoire. Tous font grand cas de la couleur locale et du détail technique et pittoresque..."
Le livre ""Episode De L'Histoire Du Hanovre: Les Koenigsmark (1855)"" �����crit par Henri Blaze De Bury est une �����uvre historique qui relate l'histoire de la famille Koenigsmark dans le contexte de l'histoire du Hanovre. Le livre explore la vie des membres de la famille Koenigsmark, notamment celle de la c�����l�����bre comtesse Aurora von Koenigsmark, qui a �����t����� impliqu�����e dans une affaire de meurtre et a finalement disparu myst�����rieusement. L'auteur examine les �����v�����nements historiques qui ont entour����� la vie de la famille Koenigsmark, y compris leur relation avec les souverains de Hanovre et leur influence sur la politique et la culture de la r�����gion. En plus de fournir une analyse d�����taill�����e de la famille Koenigsmark, le livre offre �����galement un aper�����u de la vie sociale et politique de l'�����poque en Hanovre. ""Episode De L'Histoire Du Hanovre: Les Koenigsmark"" est une lecture fascinante pour les amateurs d'histoire et les �����tudiants de l'histoire europ�����enne.This Book Is In French.This scarce antiquarian book is a facsimile reprint of the old original and may contain some imperfections such as library marks and notations. Because we believe this work is culturally important, we have made it available as part of our commitment for protecting, preserving, and promoting the world's literature in affordable, high quality, modern editions, that are true to their original work.
On ne cesse de répéter d'une part que l'Italie ne produit plus rien, qu'avec les mêmes dons naturels et le même soleil, l'Italie des lettres et des arts n'est plus qu'un grand désert; - de l'autre, que le public de Paris a perdu désormais toute espèce de sentiment du beau, que son goût se dégrade et s'avilit chaque jour davantage, et qu'indifférent aux oeuvres sérieuses qu'on pourrait vouloir tenter au théâtre, il ne conserve d'intérêt et de sympathie que pour cette littérature qui se propose uniquement de peindre au naturel et dans la crudité la plus repoussante les gestes des filles perdues et de toute la société interlope que ces planètes vagabondes et néfastes entraînent plus ou moins dans leur centre de gravitation. J'avoue que cette double assertion, à laquelle, on n'en saurait douter, d'excellents esprits resteront fidèles après comme avant, me parait avoir été depuis deux mois singulièrement battue en brèche par les événements. D'abord cette Italie qu'on disait morte à la poésie, aux lettres, aux beaux-arts, nous envoie une troupe de comédiens où du premier coup se rencontrent deux sujets dont l'un. Mme Ristori, prend place immédiatement à côté de ce que nous avons eu jamais de plus illustre, et dont l'auteur M. Rossi, sans prétendre si haut, sans sortir des limites ordinaires du talent, nous montre un ensemble de qualités tel que notre scène française actuelle ne trouverait personne à lui pouvoir comparer...
" ... Ainsi, en écartant de trop nombreux emprunts, si nous recherchons ce qui nous appartient véritablement en propre, que trouvons-nous ? Le paysage, les peintures d'animaux et le tableau de genre: triste bilan, quand on se reporte aux richesses d'autrefois. La grande peinture, les tableaux religieux, les compositions historiques dans l'acception traditionnelle du mot, ne se composent que d'imitations plus ou moins habiles. L'originalité ou plutôt le germe d'originalité de l'époque actuelle, c'est un sentiment des harmonies du monde physique que l'antiquité ne semble pas avoir connu, que l'âge chrétien n'admit qu'accessoirement et qui reste le seul goût, la dernière aspiration d'une génération vieillie. Ce sentiment encore instinctif revêt, chez la masse, une expression grossière, et n'est qu'une sorte de protestation brutale contre les anciennes traditions. Ce sont les réalistes purs. Chez quelques-uns, et c'est un bien petit nombre, il est accompagné d'une recherche de l'idéal, d'un certain parfum de poésie intime, senteur avant-courrière peut-être d'un printemps nouveau. Si ces deux éléments, naturalisme et rêverie, parviennent à se combiner dans une juste mesure si le premier ne se développe pas de façon à absorber le second et à nous conduire, de dégradations en dégradations, jusqu'aux dernières extravagances du matérialisme hollandais, l'art moderne aura rencontré une formule durable et féconde. Le salon de 1849 exprime assez exactement la phase présente d'incertitude et de transition. À ce point de vue, il offre un intérêt tout spécial. Imitation et fantaisie réaliste, ces deux tendances, qui partout prévalent sur les anciennes distinctions d'écoles, nous indiquent le seul ordre logique à suivre dans ce dépouillement des derniers travaux de la peinture contemporaine..."
" Tout, chez Goethe, semble concourir à l'harmonie. La science aide la poésie et la poésie aide la science; le naturalisme alimente l'inspiration et la féconde, et de son côté l'inspiration illumine le naturalisme: de là Faust, la Théorie des couleurs, la Métamorphose des plantes, et tant d'autres livres que ni Spinoza, ni Schiller, ne pouvaient écrire, splendides hypothèses échappées du chaos sur les ailes d'or de l'imagination. La poésie de Goethe est la fleur magique épanouie sur l'arbre de science. C'est grâce à ces tendances de son génie, à ce double instinct essentiel, qu'il embrasse du môme coup et dans leur ensemble le sujet et l'objet, le monde extérieur et le monde intérieur. Telle est sa facilité de percevoir et de formuler, que chaque vision qu'il a s'incarne aussitôt et devient une image, et qu'à peine évoquée, chaque image se confond pour lui dans la nature. Quelque influence que l'art exerce sur son esprit, le sentiment de la nature le possède à un plus haut degré. Toutes ses études, toutes ses réflexions, toutes ses recherches ont la nature pour objet; jour et nuit Il la contemple, il en est jaloux, il l'aime jusqu'à la magie; on dirait un amant qui magnétise sa maîtresse pour surprendre, dans l'ivresse du sommeil, les mots qu'elle refuse de laisser échapper dans la plénitude de la raison..."
Si nos sentiments, notre coeur, se pouvaient prêter aux mêmes transformations que notre intelligence, s'ils étaient susceptibles de la même perfectibilité, l'homme aurait depuis longtemps changé de nature. La source des idées est inépuisable, non point celle des sentiments. Le musicien pas plus que le poète ne saurait donc, quoi qu'il fasse, exprimer jamais qu'une somme restreinte de sentiments et de sensations; mais si la somme est définie, le sentiment en soi est infini, et de même qu'il n'existe pas deux hommes qui sur tous les points se ressemblent, qu'on ne trouve pas deux feuilles d'arbre exactement identiques, de même chacun de nous a sa façon d'être affecté de chacun de ces sentiments. Là, pour un artiste, est la vraie, l'éternelle source de toute originalité, car s'il y a mille manières d'éprouver un sentiment, il y a mille manières de le rendre, il y a mille manières d'être neuf, d'être inspiré, Qui songe pourtant à se poser aujourd'hui de tels principes ? Méditer un sujet, le retourner sous toutes ses faces, sentir sa musique avant de l'écrire, c'était bon, tout cela, pour les maîtres ! Ils créaient, et nous voulons faire. Or, comme pour tirer de nos ouvrages renommée et profit il nous faut commencer par agir sur le public, cette originalité qu'il serait trop long et peut-être impossible d'aller puiser à sa vraie source, nous la demandons à de systématiques combinaisons. Inhabiles à trouver l'idée, nous ne cherchons plus le nouveau que dans la forme, que dis-je, la forme ? dans l'absolue négation de la forme...
This is a reproduction of a book published before 1923. This book may have occasional imperfections such as missing or blurred pages, poor pictures, errant marks, etc. that were either part of the original artifact, or were introduced by the scanning process. We believe this work is culturally important, and despite the imperfections, have elected to bring it back into print as part of our continuing commitment to the preservation of printed works worldwide. We appreciate your understanding of the imperfections in the preservation process, and hope you enjoy this valuable book. ++++ The below data was compiled from various identification fields in the bibliographic record of this title. This data is provided as an additional tool in helping to ensure edition identification: ++++ Les Femmes Et La Soci�t� Au Temps D'Auguste 2 Henri Blaze de Bury
This scarce antiquarian book is a facsimile reprint of the original. Due to its age, it may contain imperfections such as marks, notations, marginalia and flawed pages. Because we believe this work is culturally important, we have made it available as part of our commitment for protecting, preserving, and promoting the world's literature in affordable, high quality, modern editions that are true to the original work.
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Lettres à une autre inconnue / par Prosper Mérimée, ...; Avant-propos par H. Blaze de BuryDate de l'édition originale: 1875Le présent ouvrage s'inscrit dans une politique de conservation patrimoniale des ouvrages de la littérature Française mise en place avec la BNF. HACHETTE LIVRE et la BNF proposent ainsi un catalogue de titres indisponibles, la BNF ayant numérisé ces oeuvres et HACHETTE LIVRE les imprimant à la demande. Certains de ces ouvrages reflètent des courants de pensée caractéristiques de leur époque, mais qui seraient aujourd'hui jugés condamnables. Ils n'en appartiennent pas moins à l'histoire des idées en France et sont susceptibles de présenter un intérêt scientifique ou historique. Le sens de notre démarche éditoriale consiste ainsi à permettre l'accès à ces oeuvres sans pour autant que nous en cautionnions en aucune façon le contenu. Pour plus d'informations, rendez-vous sur www.hachettebnf.fr
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