Bag om L'Opposition et le Parti radical
" La situation intérieure de la France est quelque chose de nouveau, d'inouï peut-être dans le gouvernement représentatif. C'est la première fois que la dissolution de la chambre se trouve amenée, non par la force des circonstances, ou par les entraînements départi, mais par l'épuisement et la fin naturelle des opinions. Il ne s'agit ni de confirmer la majorité, ou de la déplacer, ni d'abattre par un der- nier échec les prétentions de la minorité. Majorité et minorité, les opinions qui datent du 13 mars 1831, ont fait leur temps. Si l'on y prend garde, nous ne sommes pas dans une période de réforme, mais dans une époque de renouvellement. Cette situation est évidente, manifeste, irrésistible. Elle se révèle clairement dans l'indifférence persévérante avec laquelle on accueille maintenant les idées et les noms qui avaient naguère l'heureux privilège de passionner le sentiment public. Les partis eux-mêmes ne se combattent plus que par habitude; ils gardent leurs positions, non pas qu'ils les jugent encore les meilleures, mais pour conserver, à leurs propres yeux, une sorte d'identité. Partout les convictions chancellent, et la limite des opinions s'efface ou cesse d'être visible à l'oeil nu. Il n'y a plus de foi, ni par conséquent de discipline, d'aucun côté. Les chefs cherchent avec inquiétude leur troupe derrière eux, et les soldats, doutant de leurs chefs, se mettent à guerroyer pour leur propre compte ou font la paix, au risque de devenir suspects, car jamais, avec moins de haines, il n'y eut plus de soupçons et de récriminations..."
Vis mere