Bag om Lia D¿argelès
Se venger!...
Telle est la première, l¿unique pensée, lorsqu¿on se voit victime d¿une injustice atroce, de
quelque guet-apens infâme où s¿engloutissent l¿honneur et la fortune, le présent, l¿avenir
et jusqu¿à l¿espérance.
Les tourments qu¿on endure ne peuvent être atténués que par l¿idée qu¿on les rendra au
centuple.
Et rien ne semble impossible en ce premier moment, ö des flots de haine montent au
cerveau en même temps que l¿écume de la rage monte aux lèvres, nul obstacle ne semble
insurmontable, ou plutôt on n¿en aperçoit aucun.
C¿est plus tard, quand les facultés ont repris leur équilibre, qu¿on mesure l¿abîme qui
sépare la réalité du rêve, le projet de l¿exécution.
Et quand il faut se mettre à l¿¿uvre, à beaucoup le découragement arrive. La fièvre est
passée, on se résigne... On maudit, mais on n¿agit pas... On s¿engourdit dans son
opprobre immérité... On s¿abandonne, ou désespère... on se dit: à quoi bon!
Et l¿impunité des coquins est une fois de plus assurée.
Un abattement pareil attendait Pascal Ferrailleur, le matin ö, pour la première fois, il
s¿éveilla dans ce pauvre appartement de la route de la Révolte où il était venu se cacher
sous le nom de MaumÈèan...
Vis mere