Bag om Rose et Blanche ou la comédienne et la religieuse - Tome 4
Rose vivait loin de toutes ces puérilités. Elle préféra bientôt la solitude à cette société si étrangère à son coeur. Mademoiselle Adèle avait reconnu que son éducation était trop arriérée pour marcher avec celles des élèves de son âge, et mademoiselle Adèle respectait trop l'amour-propre de ses amies pour placer Rose avec les enfans, au dernier banc de la classe. Elle entreprit donc son éducation particulière de concert avec soeur Blanche. Ces trois femmes passaient leur vie dans la cellule de madame Adèle, et lorsque celle-ci la quittait pour assister aux offices ou descendre à la classe, la postulante y restait et continuait la leçon donnée à Rose. Mais il faut avouer qu'à peine la religieuse avait passé le seuil, les deux jeunes filles oubliaient l'étude et se mettaient à babiller avec l'abandon et la gaîté de leur âge. Presqu'également étrangères à tous les intérêts qui remplissaient la vie des autres, toutes deux isolées dans le monde, sans parens, sans appui, sans fortune, elles avaient subi la sympathie du malheur et s'aidaient mutuellement à l'oublier. La différence de leur caractère entretenait encore cette sympathie: elles avaient besoin l'une de l'autre.
Vis mere